- société
Par Nesrine BEN KHEDIJA
Et nous voilà aux portes d’une nouvelle année.
D’une nouvelle aventure, dont nous ne connaissons point la durée.
Il paraît évident de dire qu’elle perdurera pendant 365 jours, et c’est faux car on n’en sait rien.
Mais pour le temps qu’elle durera, est-ce que nous pouvons affirmer être prêts pour la vivre ?
Sommes-nous suffisamment préparés pour accepter ce qu’elle aura à nous offrir?
Avons-nous sérieusement vécu le changement qu’il faut pour mieux affronter ses rouages…
Le monde va à une vitesse vertigineuse et les années également.
Les jours sont désormais comptés en heures et les heures sont plus tolérées en minutes pour faire mieux patienter les amoureux.
Les guerres ne s’arrêtent pas et ne cessent de faire tourner le business des armes.
Et les années continuent à tourner selon une horloge championne des marathons.
Prenons par exemple le cas de la Palestine depuis 48 et de Gaza en particulier depuis 2023.
On verra clairement que cela fait déjà plus d’un an que le 07 octobre à mis en marche le processus du genocide.Encore plus de vies sacrifiées, chaque jour. Encore plus d’enfants amputés de leurs parents et de leurs membres…chaque jour.
On verra aussi qu’on en parle de moins en moins, il y’en à même qui n’en parlent plus car maintenant ils abordent ce qui se passe en Syrie.
Tiens, la Syrie, parlons-en un peu, parlons du déséquilibre que les infos créent en nous…
De ce choix irrationnel qui s’impose entre la peur de liberté ou la peur tout court.
Entre l’envie de démocratie et le besoin de sécurité.
Entre l’extrémisme religieux et un extrémiste dictateur.
Ou mieux encore, choisir de dire Révolution, de siffler le coup d’État ou de crier à la manipulation…
Et en parlant de révolution, nous voilà aussi aux portes d’un autre 14 janvier, jadis jour férié annonçant la fête de la révolution.
Mais aujourd’hui définit comme jour ouvrable qui ferme les portes devant tout souvenir d’un jour glorieux.
Qu’avons nous fait depuis 2011 jusqu’à aujourd’hui?
Beaucoup de choses me diriez-vous…
Une constitution, voire même deux.
Des défilés de gouvernements douteux et moins douteux.
Des batailles de libertés et des guerres d’expressions.
Des plateaux politiquement incorrects et d’autres politiquement très virulents.
Mais par dessus ce marché nous avons surtout réussi à faire parler de nous.
Ce grand pays, petit de taille, mais à la hauteur d’un prix Nobel.
Ce peuple qui a souffert mais qui a pu arrêter sa souffrance.
Ce peuple qui s’est mobilisé et a crié Dégage.
Ce peuple qui souffre mais qui a su garder son sens de l’humour….
Une révolution c’est aussi cela, savoir se moquer du présent en bafouant ses larmes et sa nostalgie du passé…enfin peut-être!
Mais si on se pose, et on fait le bilan de toutes ces années passées, de tout ce sang versé, de ces martyrs sacrifiés, de ces TEG à la hausse et ces TMM silencieux, si on arrive à garder la tête froide devant la numérologie des 54, 117… des barreaux de prisons et des bourreaux de l’injustice, si on arrive à résister à tous ces paramètres réunis, on se rendrait bien compte que la seule chose dont on pourrait se réjouir c’est d’avoir était un jour témoin du bonheur que procure la liberté.
Quel beau souvenir !!