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Une maman c’est cet être qui vendrait son âme au diable pour son enfant. Il est pourtant très fréquent que certaines mamans soient discrètement jalouses de leurs propres filles.
Nous vivons dans une société où la priorité est au paraître. Tout tend à aiguiser notre désir d’une jeunesse éternelle. Il n’est souvent pas facile pour une maman de voir sa fille grandir et devenir un bout de femme. Si certaines ont du mal à couper le cordon ombilical, d’autres voient en leurs filles une concurrente. Aussi saugrenue que cela puisse paraître, certaines études attestent cette vérité, qui peut paraître contre-nature.
Rivalité ontologique
Selon l’avis de certains psychiatres, une mère peut parfaitement être jalouse de sa fille. «Elle peut envier sa jeunesse, sa beauté, ses copains ou, plus fréquemment, le fait que son mari s’intéresse plus à leur enfant qu’à elle.». Pour les spécialistes, ce sentiment de jalousie n’est pas contre-nature, il est tout à fait humain et n’empêche en aucun cas l’amour maternel.
Cette ambivalence est l’essence-même d’être parent. Selon un expert suisse en psychothérapie, les parents veulent faire ce qu’il y a de mieux pour leurs enfants. Néanmoins, ce lien viscéral présente alors une contrainte à leur réalisation personnelle, ce qui fait naître chez eux un sentiment de frustration. Cela explique l’ambivalence des sentiments filiaux.
Les diktats sociaux
Cependant, ce qui est tout de même curieux c’est que la société accepte depuis la nuit des temps la rivalité entre père et fils et refuse celle entre mère et fille.
Parce qu’on a peur des qu’on-dira-t-on, et parce qu’admettre socialement sa jalousie envers sa propre fille est un tabou, ces mamans pensent être de mauvaises mères.
La société inflige le perfectionnisme à la maman. Elle se doit d’être un modèle pour ses enfants, doit les encadrer sur le plan affectif, leur permette de développer leur identité, etc… Le poids des diktats qui pèse sur la femme ne lui permet d’en parler. La jalousie maternelle n’a pas lieu d’être.
Pourtant, de nos jours, la proximité entre parents et enfants a aboli les codes sociaux d’antan. Cette nouvelle complicité fait que les centres d’intérêts deviennent de plus en plus semblables entre mère-fille, père-fils. Cela peut conduire à aiguiser la concurrence et à se mettre à comparer ses propres choix professionnels et sa carrière à ceux entrepris par sa propre progéniture. Voir sa fille briller plus que soi peut, chez certaines mères, provoquer une petite pointe de jalousie.
Si nous rajoutons à cela que pour se construire, une fille s’identifie automatiquement à sa mère, pour s’en différencier petit à petit et avoir sa propre identité. Ce processus d’individualisation pourrait être perçu comme une sorte de rejet et provoque ainsi une foule d’émotions ambivalentes chez la maman.
M.L