Par Fatma SMIDA-
Je ne suis pas médecin.
Quand je ne comprends pas un concept je le cherche dans un dictionnaire.
Ces derniers temps j’ai du mal à saisir la définition d’un concept médical qu’est « une maladie bénigne ». Premier réflexe : Google et Larousse, je découvre qu’une maladie bénigne c’est une maladie « qui n’impose aucune souffrance… Qui évolue de façon simple et sans conséquence grave vers la guérison ».
Mais franchement M. Larousse !!! Il faut faire des efforts !!! Mettez-vous à jour !! Consultez les médecins tunisiens (certains) et ils vous donneront la bonne définition !!
Et bien la version 2020 de la maladie bénigne : c’est une maladie qui est sans risque (absolu) pour les personnes en bonne santé, mais elle risque de faire souffrir, voir emporter les personnes âgées et les personnes immunodépressives ou qui ont des maladies chroniques (diabète, hypertension, etc…).
Moi, qui ne suis pas du domaine médical je suis un peu perdue… Je suis arrivée à la conclusion (Ma conclusion qui n’engage que moi) que chacun donne une définition selon son repère.
Dans mon repère à moi, les personnes âgées et à santé fragile, on les protège (limite on les vénère), autour de moi des personnes qui, à plus de 80 ans, continuent à sillonner le monde, à travailler et à profiter de la vie et sont parfaitement autonome, je ne pense pas qu’elles aient envie d’être sacrifiées au Dieu Covid.
Dans d’autres repères, ces personnes ont assez vécues, ce n’est pas grave si elles crèvent, après tout elles ont eu des enfants et des petits enfants ! Ou peut-être qu’ils sont des fervents défenseurs de l’euthanasie ? Font-ils partie d’une secte qui sacrifie les ainées ? Au final, chacun fais ce qu’il veut de ses ainés !
Il faut donc continuer à vivre sans aucune précaution et la nature fera une sorte de sélection naturelle, d’ailleurs dommage que cette sélection ne puisse pas être programmée selon d’autres paramètres…
Là où je suis (Maroc), nous avons été confinés pendant 3 mois, à la fin du confinement (mi-juin) le nombre de nouveaux atteints quotidien était dans les 100 cas et 2 décès par semaine (le nombre de tests quotidiens était situé entre 14000 et 18000 tests) et le nombre total des cas positifs étaient dans les 12000 cas. A l’époque, près de 90% des cas positifs enregistrés étaient asymptomatiques, pas de cas graves (le nombre de décès était constant) et tous les cas positifs étaient enfermés dans les centres spécialisés (même les asymptomatiques).
Après le déconfinement et à partir de la 3ème semaine du mois de juillet, les chiffres ont commencé à grimper, avec l’apparition de cluster dans les zones industrielles et dans les zones à forte concentration, le nombre de décès aussi a commencé à grimper. Les asymptomatiques doivent rester confiner chez eux, parce qu’il n’y a plus de places dans les hôpitaux. Les chiffres sont devenus alarmants, depuis deux semaines le nombre quotidien de nouveaux cas varie entre 1000 et 1700 et les décès entre 18 et 28 cas. Les hôpitaux sont saturés et le nombre de cas critiques augmente quotidiennement et les médecins sont dépassés.
Aujourd’hui, le nombre total de cas enregistré au Maroc est de 43558, avec 12936 cas actifs et 681 décès, le nombre de tests réalisés est de 1.626.810 pour une population de 36 millions (approximativement) avec un taux de décès de 1,56% et un taux de guérison de 68,74%.
Parmi les personnes décédées, nombreuses étaient sans pathologies, ou bien ne savaient qu’elles avaient une maladie immunodépressive, d’autres ont eu des complications et leur prise en charge a été tardive.
Pourquoi je vous raconte tout ça ? C’est parce que je trouve les propos de certains médecins irresponsables, entre « maladie bénigne » et « ne portez pas de masques » en passant par les complotistes de tous genres, je ne nie pas la manipulation très fréquente exercée par les lobbies de l’industrie pharmaceutique, mais là les chiffres sont là… La maladie existe bel et bien ! Il ne faut surtout pas baisser sa garde, il faut hélas vivre avec, mais en prenant nos précautions : pas de contact physique (le réduire au maximum), protéger les personnes à risque et qui vous sont chères, porter des masques dans les endroits fermés, aérer les bureaux et se laver les mains aussi souvent que possible. N’importe qui peut être porteur asymptomatique et contagieux et nous ne savons pas comment notre corps pourrait réagir.
Un dernier point, autour d’un autre concept que je ne maitrise pas, mais j’ai dû m’informer auprès de spécialistes, c’est celui de l’immunité collective, il est sensé, mais pas dans nos pays, pas dans des pays où si jamais ton état s’aggrave et que tu appelles les urgences ils arriveront trop tard, où tu peux crever dans la salle d’attente des urgences parce qu’il n’y a plus de places ou plus de respirateurs.
Cette maladie va durer, en nous protégeant et en protégeant les nôtres, nous donneront du répit aux médecins et nous éviterons d’encombrer les structures hospitalières.