
- société
Par Myriam ESSOUSSI
Ce sourire, la plus belle histoire jamais racontée, une inondation de bonheur qui s`était abattue sur mon cœur, une torture tellement douce par sa présence. Cela serait injuste de le comparer à une imperfection jalousé par les premiers rayons du soleil malgré leur beauté. Ce sourire une exquise mélodie de tendresse, un joyau des mille et une nuit. Ce sourire, tout simplement m’a fait retrouver mes dix-huit ans depuis vingt deux ans déjà perdues. Je me sentais un peu perdue, ressaisis-toi !! Quarante ans c’est une assez longue vie, ne la gâche pas, ne succombe pas à ce sourire. J’aurais aimé être plus simple dans mes choix, plus simple dans ma façon de penser. A mon âge, j’étais encore incapable de rire de mes bêtises du passé. Je ressentais toujours ce mal aise et cette gêne de ne pas avoir était à la hauteur donc je me renfermais dans un cercle de buts que je devais atteindre, c’était ma façon de fuir, et les gens prenaient ceci pour de l’ambition. Pourquoi l’être humain est-il si naïf et pourtant si sure de lui ?l’intelligence de l’homme ne devrait se lier à ce qu’il pourrait et a pu accomplir mais plutôt à sa façon de gérer sa vie et à contourner les tourbillons de maladresse et d’insouciance qu’on rencontre et que les religieux appellent les épreuves de la vie. Des épreuves qu’on a besoin de surmonter pour comprendre certaines choses, pour avancer et au fur et à mesure on reprend le flambeau à la vie et on se créée ses propres épreuves et ses propres expériences. La vie n’est pas dure, la vie est juste une tragédie dans toute sa splendeur ; ce dernier souffle froid avant de mourir, oui une bien dramatique image mais l’important n’est pas le tableau mais ce qu’il peut émettre comme émotions à la fois intenses et nouvelles mais auxquelles on s’était déjà préparé. Paradoxe !! Oui c’est cela la vie, un paradoxe.
Ceci m’a arraché à mes pensées, juste au moment où je commençais à me poser des questions existentielles sur la vie et la mort, le bien et le mal. C’est drôle, j’étais parti d’un sourire qui m’avait envouté et je me retrouvais avec une analyse de tout ce qui est divin.
-votre parfum c’est quoi ?? (Stupide !!! pensais-je)
Souriant et intrigué par ma question, il me répondit d’une façon qui m’a intrigué à mon tour.
-ce n’est que l’odeur de mes angoisses, rares sont ceux qui le sentent
-dois-je comprendre que je vous angoisse ??
-vous me regardez sans me voir vraiment, vous me parlez sans vous intéresser à moi, devrais-je être angoissé ??
J’aime ce genre d’homme, celui qui a pour seule arme la nuance des mots, car depuis petite déjà j’adorais jouer avec les mots ; combiner les contraires et réaliser des métaphores qui n’avais de sens littéraires mais une puissance à exprimer les sentiments.
Dans ma nature de féministe blasée, je ne pouvais m’empêcher de venter les mérites de la Femme en présence des hommes, et le gibier sur lequel j’étais tombée ne faisait que me convaincre encore plus et me pousser à le faire. Je répondis :
-une femme, c’est comme une clé de sol, elle ouvre le bal vers l’extase et non vers l’angoisse et…
-la vie est beaucoup trop courte pour philosopher, passez une bonne journée. Et il repartit laissant sur ma table une carte de visite qui disait tout sur cet homme. Elle était d’un noir nacré, un papier de première qualité et… juste un numéro de téléphone !! J’étais déboussolée, j’avais l’habitude d’attirer les hommes par ma façon de parler, lui, il a fuit ou peut être avions-nous les même cartes à jouer du coup il s’est retiré. Etais-je son rival ?était-il le genre aveuglé par sa confiance ? Autrement qui mettrait juste un numéro de téléphone sur sa carte de visite ??!! Plus je pensais à cet homme et à ce numéro et plus je me sentais rageuse. J’avais l’impression qu’un tsunami m’était passé dessus mais sans m’empoter, mes principes me tenaient en laisse et m’interdisaient de le suivre sous prétexte de lui demander des explications. Aucun homme digne de ce nom n’aurait planté une femme comme moi et parti sans demander ses restes…