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Question de survie !!

  • Question de survie !!

 
 
En ce froid glacial, nous les tunisiens nous avons notre secret,que nous gardons bien au chaud pour survivre. Notre secret c’est le « Har », en d’autre terme tout ce qui est pimenté et piquant.Et oui,pour combattre les vagues de froid fatigantes et déprimantes, les tunisiens ont tendance à se réfugier dans ces fameux plats bourrés de « Hrissa », de piments et de poivre. On se réunit autour d’un bon « S7an Tounsi » ou « Sa7fa Lablebi » ou un bon « Kaftaji » et on oublie totalement que nous sommes au beau milieu de nulle part devant une table haute et qu’il fait 7° à l’extérieur.
Rien, ne nous boostent comme ces bons petits plats de notre gastronomie populaire. Ni pizza, ni Sandwich, ni fastfood n’a d’impact sur notre moral tel un plat « Kaftaji » ou « Sa7fa Lablebi ». On s’en fou du cadre, tant que la convivialité y est. On rigole, on se chamaille et ça nous fait tellement du bien. Quand on est de retour au travail vers 14h nous avons déjà fait le plein de bon humeur, de vitamines mais surtout de chaleur. Notre système culinaire au quotidien n’est nullement compliqué, au contraire, il est simple et décomposé et s’accompagne de petits ingrédients qui rendent la sauce plus onctueuse et plus savoureuse.
Cette chaleur autour de la table, en famille, entre potes ou copines, et peu importe le lieu, les sourires, le partage, tout cela fait de notre cette nourriture pimenté dans les sens notre gîte contre le froid et la mauvaise humeur. Nous ne sommes pas de simples consommateurs qui se nourrissent juste pour vivre mais aussi pour survivre et se faire plaisir. Nous les tunisiens, sommes des convives hors pair, qui transforment cette action de simple acquisition de nourriture en  un acte culinaire symbole d’un état humanisé grâce à notre bonne humeur et notre joie de vivre, grâce à cette gastronomie simpliste et pimentée.Les Tunisiens sont dominés par le « Yang », le chaud, le lumineux, l’actif, le masculin, normal, tous les plats épicés participent de du principe du « Yang » d’après la culture japonaise. C’est pour cette raison que nous sommes dominés et envahis par cette culture du vivant, du chaud et du tempérament exceptionnel.
L’ethnographie culinaire associe généralement les ingrédients en rendant compte de tous les aspects du repas – choix des aliments par rapport à la flore, à la faune locale, modes de cuissons, saveurs, textures, couleurs combinées ou associées dans les plats, comportement des individus, étiquette, protocole, service.. etc ! Elle établit aussi des théories sur l’importance du processus alimentaire comme étant un acte culturel propre à la société humaine, et va jusqu’à dire que c’est carrément un facteur d’hominisation. Alors moi, je n’ai envie de dire qu’une chose à l’ethnographie culinaire, arrêté de limiter l’alimentation dans son rôle d’appoint assez secondaire et prenez avec nous « Sa7fa Lablebi »
Emna Khelifi

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