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En l’absence d’une culture de la prévention et de la sensibilisation, certaines femmes de notre pays sont aujourd’hui incapables de reconnaître en leurs conjoints une pathologie psychologique désormais connue en occident : la perversion narcissique.
En effet, nombreuses sont les tunisiennes qui subissent ou qui ont subi les frais d’un mari possessif, éternellement insatisfait et réputé « difficile à vivre ».
Le pervers narcissique éprouve du plaisir à rabaisser sa conjointe, il la critique et l’insulte, parfois devant tout le monde. Rien n’est jamais bon à ses yeux : la maison n’est pas rangée comme il faut, la nourriture possède un goût insipide, les vêtements ne sont pas bien repassés, les chaussettes ne sont pas placées là où il faut, les enfants ont reçu de la « mauvaise influence » … etc. Quoique la conjointe fasse, ce n’est toujours pas assez.
Progressivement, celle-ci perd toute confiance en elle.
Certaines préfèrent s’enfoncer dans la dépression pour ne pas divorcer et accabler les enfants, d’autres choisissent de partir et de se libérer du calvaire qu’elles endurent. Car en plus de rabaisser sa conjointe, le pervers narcissique peut être un jaloux compulsif : il espionne son épouse, l’appelle plusieurs fois dans la journée pour savoir où elle, avec qui elle est et qu’est-ce qu’elle fait. Plus encore, il fait tout pour l’éloigner de ses amis et de sa famille.
La proie ainsi isolée, il lui sera plus facile de la démolir et de lui pomper son énergie.
Mais, de quoi souffre le pervers narcissique? Selon les psychologues, ce type de pathologie est le résultat de plusieurs facteurs comme la carence affective, vivre avec un parent lui-même pervers narcissique ou bien d’un désir de domination qui pousse le sujet dominant à « rationaliser » les rapports avec son entourage.
Le pervers narcissique est en effet incapable d’éprouver de l’empathie envers autrui : l’autre est bien au contraire sa « chose ». Elle doit ainsi arriver à combler ses frustrations et ses désirs. Toujours est-il qu’un constat prédomine chez les spécialistes : fuir le pervers narcissique s’avère être l’unique solution. Le départ sera difficile car ce dernier ne s’avouera jamais vaincu et tentera d’amadouer sa victime qui doit, d’un autre côté, avoir la tête froide et savoir dire : stop !
Par Hajer Zarrouk