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« Pour le développement de la fluidité de la diffusion des créations théâtrales Sud/ Sud, Sud/ Nord et Nord/ Sud dans le cadre des festivals et en dehors des festivals » tel est le thème générique de la 1ère rencontre professionnelle qui a démarré aujourd’hui 19 novembre au Palais El Halfaouine pour se clôturer lundi par l’adoption de la Déclaration de Carthage pour la protection et la défense des artistes en situation de vulnérabilité, les artistes au cœur des guerres et des conflits.
La journée d’ouverture a été marquée par la participation de nombreux professionnels africains, arabes et européens. Ce rendez-vous a été rehaussé également par la présence du ministre des Affaires culturelles, M. Mohamed Zine Al-Abidine, qui à cette occasion a mis l’accent sur l’importance de développer ce marché qui a à la fois une vocation artistique, intellectuelle et commerciale, économique.
« La culture est sans conteste un vecteur de développement non uniquement intellectuel, culturel mais aussi économique. Nous œuvrons afin que chaque tunisien puisse jouir de ce droit et pour qu’il aura accès à des produits culturels de qualité, des œuvres qui puissent vraiment créer ce changement. La culture adoucit les mœurs. Le théâtre est l’une de ses expressions artistiques qui ont cette force de changer, de faire évoluer l’esprit, la réflexion. Le lancement de ce débat sur l’échange, le fait de soulever les problèmes, les attentes, échanger les visions, est un premier important pas pour créer un vrai marché, une plateforme solide permettant une diffusion fluide des créations théâtrales. J’espère que ce genre d’initiatives se multiplient dans les différentes disciplines artistiques, que nos artistes auront l’occasion de se produire sur d’autres scènes et que nous Tunisiens, nous aurons la possibilité de voir des œuvres de qualité en dehors des festivals » a-t-il précisé.
Lancées dans le but de développer d’une manière concrète et réelle les échanges théâtraux interafricains, afro-arabes et également entre l’Afrique, le monde arabe et les pays occidentaux, ces rencontres proposées par les JTC se veulent une occasion non uniquement pour soulever les différentes difficultés rencontrées par les opérateurs culturels (directeurs de festival de théâtre, de centres culturels, programmateurs, metteurs en scène, etc.) mais aussi une bonne plateforme d’idées et de propositions permettant de trouver des réelles résolutions et de créer un véritable et dynamique réseau d’échange et de circulation d’idées et de projets.
Consacrée à l’échange Sud/ Sud, cette 1ère journée a été une belle vitrine de présentation de quelques expériences-phares telles que celle de MASA, marché des arts du spectacle africain. Plateforme qui a été créée en 1993, un biennal d’arts vivants (théâtre, musique et danse) qu’abrite Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire. Passant en revue des dates phares de cette manifestation, M. Zié Coulibaly, directeur de ce grand rendez-vous africain a brossé l’état des lieux, soulignant que les scènes de MASA restent ouvertes à tous les créateurs du continent.
La rencontre a été une belle aubaine pour que l’assistance soit mieux informée du C.I.T.O. Artiste- comédien et surtout directeur du C.I.T.O, le burkinabé Issa Ouedraogoa précisé que le but de création du C.I.T.O, Carrefour international du théâtre de Ouagadougou, est de pouvoir proposer au public Ouagalais un théâtre d’expression africaine de qualité associant à la fois l’héritage de la tradition culturelle à la modernité du monde dans lequel nous vivons. Ainsi, le C.I.T.O est devenu un espace, une plateforme réunissant tous les artistes du Burkina Faso d’une part et un lieu d’échanges avec des artistes en dehors du Burkina.
Cette matinée a été marquée par la présentation entre autres d’autres expériences-phares basées sur l’accompagnement de l’artiste dans les différentes étapes de la création (Formation, résidence- création et coproduction). Et si Maria Vaiana a considéré la relation entre l’Europe et l’Afrique comme l’amour tragique de Roméo et Juliette, le metteur en scène et comédien ivoirien AblasOuedraogoa raconter lors de son intervention l’expérience de « Femmes en scène », chantier panafricain d’écriture dramatique des femmes, organisé au Grand-Bassam (Côte d’Ivoire).
« ‘Femmes en scène’ est devenue une activité culturelle traditionnelle qui, à chaque édition, accueille des femmes de notre continent, mais également de la diaspora pour des formations en art dramatique », a-t-il noté. Des « Récréatrales », le Burkinabé Aristide Tangara a parlé, rappelant à l’assistance la philosophie et les objectifs de cet espace panafricain d’écriture, de création, de recherche et de diffusion théâtrales qui a vu le jour en 2002 afin d’offrir aux créateurs et aux artistes africains de théâtre, un espace de travail, de formation et de réflexion. Appuyant sa présentation par des chiffres sur le nombre des participants à chaque édition et sur les projets qui ont vu le jour dans le cadre de cette résidence qui s’articule sur la recherche- formation, la production et la diffusion, le directeur de « Récréatrales » n’a pas caché son souhait de pouvoir accueillir plus d’artistes du continent et de voir les projets réalisés sur différentes scène africaines.