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Bizarrement, les petits mots doux ou les mots d’amour ne semblent pas créer de routine dans la vie de couple. Au contraire, ils renforcent la relation avec le temps. C’est plutôt leur disparition qui mène à la routine dans le couple.
Ce n’est évidemment pas la seule raison. Mais, laissons les autres raisons pour une autre occasion. Parlons des petits mots doux.
L’homme tunisien n’est pas très démonstratif. Il fait rarement des déclarations d’amour. C’est un avare affectif par excellence!
Aimer, c’est s’ouvrir et se donner à l’autre ? Les preuves d’amour, les câlins, les caresses, les mots tendres…c’est justement ce qui distingue la relation amoureuse des autres.
Le psychanalyste Moussa Nabati auteur de « Le bonheur d’être soi » explique ce phénomène : «Les hommes, sont plus à l’aise dans l’action. Ils ont envie de faire l’amour, plus que de l’exprimer par des mots. C’est une façon pour eux d’exprimer leur tendresse, leur désir. Ils ont également moins besoin de démonstrations quotidiennes ».
Qu’est-ce qu’un avare affectif?
Un avare affectif est une personne incapable d’échanger ou de témoigner la moindre émotion ou sentiment.
C’est une personne qui se sent constamment obliger de contrôler ses sensations. En public, un avare affectif se comporte comme si vous n’étiez pas en couple. Au quotidien, il est froid et distant avec sa conjointe. Pour lui, donner libre cours à ces derniers le rendrait vulnérable par rapport aux autres.
Les vraies questions à poser
La psychothérapeute Anne Sauzède-Lagarde, a souligné, la vraie question est donc de savoir à quoi cette avarice correspond. A une peur de s’engager ? D’être englouti(e) dans la relation ? A un plus fort besoin de différenciation ? A l’expression d’un pouvoir sur l’autre ?…
Pour la psychothérapeute, l’avarice de l’un est généralement le symptôme d’un problème plus général. « Soit le couple est en train de se déliter car l’un des deux partenaires a décidé de ne plus y apporter d’oxygène ; soit qu’il faut trouver ce qui dysfonctionne ».
Parler de son insatisfaction avec modération
Il est bien sûr important de parler à l’autre de ses sources d’insatisfaction. « Mais pas tout le temps, car lorsque l’on parle trop, on n’est pas écouté », tempère Moussa Nabati. Attention aussi à bien garder en tête que l’on ne pourra pas changer l’autre.
« Alors plutôt que d’être dans l’accusation – « tu ne m’embrasses, ne m’enlaces jamais », « tu n’as jamais de petites attentions pour moi » -, mieux vaut parler du nous, préconise Anne Sauzède-Lagarde. Et s’interroger : qu’est-ce qui, dans notre relation, amène de l’avarice ? Depuis quand existe-t-elle ? Que s’est-il passé ? ». Un trop grand investissement de l’un dans son travail ? Un sentiment de délaissement de l’autre depuis l’arrivée des enfants ?…
Eviter que cela n’affecte votre vie de couple
La compréhension est certes le meilleur moyen d’échapper aux confrontations incessantes. Essayez donc de savoir ce qui aurait pu entrainer un tel silence, est-ce dans sa nature ou la manifestation d’un besoin latent ? Peut-être, êtes-vous trop occupée par les travaux ménagers, les enfants ou les sorties entre amies qu’il vous ait rarement à lui tout seul ?
Peu importe les raisons qui explique cette avarice, les psychologues préconisent aux femmes de privilégier les « nous » dans les discussions, plutôt que les « moi ». En faisant cela, vous lui rappellerez qu’il ne vit plus seul et qu’il doit s’investir un peu plus dans l’expression.
Essayez également de voir si au lit, la communication passe toujours. Si oui, c’est qu’il est juste de nature sensoriel et qu’il montre son affection à travers l’acte sexuel plutôt que par des mots doux ou des cadeaux. Mais si, même au lit, il se montre très distant, vous devriez dans ce cas là engager un dialogue en se montrant bien courtoise et en évitant de devoir aller jusqu’aux discours accusateurs.
Bref, en essayant d’agrandir un peu votre champ de vision, vous allez sûrement trouver quelques signes qui prouvent tout l’amour qu’il affectionne pour vous. Sinon, touchez-lui un mot quand l’occasion se présente.
Mais n’espérez pas non plus à ce qu’il change carrément de nature.
Par SARRA BENZARTI