
- société
On connait tous des femmes qui semblent avoir tout ce qu’il faut pour être en relation mais qui sont célibataires depuis fort longtemps. Elles ne manquent pas d’occasions, elles ont un ami intime mais rarement une relation stable. Quand elles font une nouvelle rencontre, la passion et les frissons sont au rendez-vous mais l’histoire se termine souvent avec un: « Oui, mais…»
En général, dans la croyance populaire, les hommes ont peur de l’engagement et les femmes recherchent toujours une relation sécurisante, stable et sérieuse. L’anthropologie nous dit même que puisque la femme porte et prend soin des enfants, sa meilleure stratégie de survie sera toujours l’engagement. Quand une femme est seule depuis longtemps, on se demande ce qui cloche chez elle et avec le temps, c’est elle-même qui se pose cette question.
La peur de l’engagement peut provenir d’expériences antérieures douloureuses:
Quand la peur de l’engagement est un automatisme inconscient, elle peut se manifester sournoisement de plusieurs façons:
L’auto-sabotage peut aussi provenir des divers messages véhiculés dans la publicité. En effet, si on suit les messages publicitaire, nous, les consommateurs sommes des êtres qui ne méritons que ce qu’il y a de mieux. On ne devrait pas se contenter de miettes ou de demies-mesures. L’autre devrait être toujours prêt et l’intolérance à l’imperfection est devenue légitime. Le «Je le mérite bien!» n’est plus un but à atteindre, mais une loi à respecter. Ce que j’exige n’est rien de moins que le meilleur.
Plusieurs mythes concernant les relations amoureuses parsèment d’embûches la recherche amoureuse. L’idée que si l’amour véritable existe dans un couple:
Il est bon de se questionner à savoir si on n’entretiendrait pas une vision irréaliste de l’amour. La peur de l’engagement est reliée de près à la peur de l’intimité, à la peur de montrer ses imperfections ou ses vulnérabilités. Être intime, c’est aussi montrer son humanité.
Malgré cette peur bleue de l’engagement, les besoins affectifs et les besoins sexuels des femmes ne disparaissent pas pour autant. Une femme peut avoir peur de l’engagement et avoir des envies et des pulsions sexuelles normales. Pour certaines, la recherche constante de nouveaux partenaires offre un moyen efficace pour éviter la détresse que peut causer la peur de l’engagement et permettre un semblant de vie amoureuse socialement acceptable. Cependant, la multiplication des aventures comme antidote à la phobie de l’engagement ne comblera jamais les besoins affectifs profonds.
La base de l’intimité sous-tend l’ouverture et la révélation de soi. Cet enjeu minimal peut se révéler être un facteur anxiogène extrême. Reconnaître ses peurs reliées à l’engagement et accepter qu’il y ait une période d’inconfort en début de relation est le premier pas à franchir. Perdre ses repères habituels est un exercice périlleux mais nécessaire pour passer à un engagement profond et durable.
Là où jadis la femme érotisait le mystère, l’inconnu, la nouveauté et à la limite le danger, elle doit trouver de nouvelles façons d’investir érotiquement son partenaire amoureux. Érotiser l’amour, la stabilité et le quotidien amoureux. Reconnaître sa fragilité et se rappeler que l’engagement, on le fait à soi-même avant tout.
Mériza Joly M.A.
Sexologue Psychothérapeute