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En France, l’histoire de Sarah, 27 ans, a illustré les dangers potentiels des injections d’acide hyaluronique. Elle avait l’intention d’améliorer l’apparence de son nez et de sa bouche pour correspondre aux tendances des influenceuses sur les réseaux sociaux. En utilisant Instagram, elle a contacté une personne se présentant comme médecin et a obtenu rapidement un rendez-vous. Après avoir déboursé 800 euros et subi plusieurs injections, elle a constaté le lendemain que son visage était anormalement enflé. Incapable de joindre la personne qui l’avait traitée, elle s’est tournée vers le Dr. Adel Louafi, un chirurgien plastique réputé, pour obtenir de l’aide. Heureusement, une intervention rapide a évité des séquelles irréversibles. Cependant, d’autres victimes, comme Irina, n’ont pas eu cette chance. Irina, dans la trentaine, a subi une injection d’acide hyaluronique dans une artère dans un faux cabinet situé sur les Champs-Élysées, résultant en une mutilation permanente de son visage.
Ces cas ne sont malheureusement pas isolés. Depuis janvier 2022, le Syndicat National de Chirurgie Plastique Reconstructrice et Esthétique (SNCPRE) a attiré l’attention des autorités sur le fait que des milliers d’injections illégales se produisent en France. Le président du SNCPRE, le Dr. Laoufi, insiste sur le fait que seuls les médecins sont habilités à réaliser de telles injections. Il souligne également que la création de cabinets illégaux est devenue étonnamment facile, avec la simple nécessité de créer un compte Instagram, d’acheter des abonnés, de récupérer des photos sur Internet et d’acheter des produits en pharmacie.
Les produits utilisés dans ces injections sont extrêmement dangereux, allant de l’acide hyaluronique périmé à l’huile de coco ou à la paraffine. De plus, les personnes pratiquant ces injections, parfois négligeant les normes d’hygiène, risquent d’administrer le produit dans des vaisseaux sanguins, des veines ou des artères, avec des conséquences graves pour la santé. Les infections, les gangrènes, les nécroses et les septicémies sont des complications graves signalées par le Dr. Adel Louafi, atteignant un niveau de gravité sans précédent.
Pour combattre ce problème, de nombreux chirurgiens esthétiques se sont mobilisés. En mars dernier, 200 d’entre eux ont signé une tribune demandant l’interdiction de la vente de ces produits pour augmenter la taille des lèvres sans ordonnance en pharmacie. Cette initiative a porté ses fruits, puisqu’une proposition de loi en ce sens a été déposée à l’Assemblée nationale en juin.