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Lettre ouverte à madame Ichraf Chébil, première dame de Tunisie.

  • Lettre ouverte à madame Ichraf Chébil, première dame de Tunisie.

Madame,

Laissez-moi avant toute chose me présenter à vous.

Je suis une femme Tunisienne,  citoyenne de ce beau pays que vous avez honorablement représenté lors de la visite officielle en Belgique.

Oui, je suis de celles et ceux qui ont adoré votre tenue et votre fière allure.

Je ne vous apprends rien en vous disant que la couleur que vous avez choisie a fait couler beaucoup d’encre et pour être honnête avec vous  j’ai trouvé que le noir vous allait à ravir.

Mais votre tenue, aussi élégante soit-elle, n’est guère l’objet de cette lettre.

Madame, il est vrai qu’en vous écrivant je me retrouve d’ores et déjà dans  une situation compromettante, en 2019, lors des élections présidentielles,  je n’ai pas trempé le doigt dans l’encre pour votre mari, je dois vous dire madame que nous ne regardons pas vers la même direction.

Lorsque votre nom a inondé les réseaux sociaux, j’ai fiévreusement, comme beaucoup d’autres Femmes et Hommes, applaudi notre chance d’avoir une première dame telle que vous.

Une lueur d’espoir était née, Femme, vous alliez certainement défendre nos droits menacés, Juriste, vous alliez sans aucun doute vous battre à nos cotés pour arracher les droits pas encore acquis.

Et pourtant Madame, chaque fois que l’humiliation et parfois même le sang des femmes de notre pays font l’entête des journaux et la une des média, nous ne recevons aucun signe de votre part, nous avons attendu à chaque date importante un discours fort et tranchant de votre part.

 

Il est peut-être politiquement incorrect de vous reprocher des choses, mais en tant que citoyenne inquiète pour son pays, j’ai décidé de prendre mon courage à deux mains, de profiter de votre robe noire et de l’une de vos très rares apparitions qui sont entrain de faire trembler la toile sous nos yeux pour vous dire que votre pays a besoin de vous voir agir.

Ce colosse aux pieds d’argile va  bientôt s’effondrer et nous avons besoin d’espoir pour pouvoir le sauver.

 

Veuillez croire, Madame, en mes sentiments les plus respectueux.

Nesrine Ben Khedija

 

 

 

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