![Troubles des conduites alimentaires : qu’est-ce que c’est et comment se rétablir ?](https://www.femmesmaghrebines.com/wp-content/uploads/2025/01/boulimie-apprendre-reperer-trouble-alimentation-230x160.jpg)
- société
Allongé sur l’herbe dans un coin lointain, ou sur le sable sur une plage déserte. Seuls, nos yeux scrutent les nuages alors nous contemplons le regard vague, le visage d’une femme, un cheval qui se cabre, une fleur ou même un dragon… Pure illusion, bien sûr, que génère notre cerveau et à laquelle les psychologues ont même donné un nom : la “paréidolie”. Soit la faculté d’associer un stimulus visuel informe à un élément identifiable, souvent une forme humaine ou animale.
La paréidolie est une illusion impliquant un stimuli vague ou ambigu perçu comme clair et distinct. Cette capacité du cerveau humain à « donner du sens », et dont les mécanismes cognitifs sont encore mal connus, peut être la source d’interprétations paranormales de phénomènes aléatoires. Plus généralement, la pariedolie permet de saisir que toute perception est construction : c’est le sujet qui donne du sens à des stimulis perceptifs. Les exemples dans la vie courante sont légions : formes familières dans les nuages et dans diverses taches et objets. Il arrive ainsi que des personnes observent dans leur environnement des formes qui leur paraissent signifiantes. Ce phénomène est fréquent dans les photographies. Dans d’autres cas, il peut également s’agir d’un phénomène auditif qui permet de rendre compte de certains cas de transcommunication instrumentale.
Un exemple célèbre, sur le plan visuel, est le « visage de Mars », illusion d’optique dûe à la succession particulière, de zones d’ombres et de lumière. La paréidolie est également utilisée dans un contexte clinique avec le célèbre test de Rorschach. Le sujet donnera sens à des tâches d’encres qui lui sont présentées en fonction de ses propres représentations mentales, donnant ainsi un aperçu de certaines de ses dynamiques psychiques. Le phénomène de paréidolie s’avère parfois très troublant pour certaines personnes, qui peuvent par exemple le considérer comme le signe d’un défunt. Quelle que soit au final l’explication de ce phénomène, il est donc souvent important de tenter d’en saisir le sens pour la personne, au-delà de son caractère étrange. Des visions révélatrices.
« Dès qu’un nourisson peut voir, il reconnaît des visages, et nous savons maintenant que cette capacité est un automatisme profondément ancré dans nos cerveaux. Les nourissons qui, il y a un million d’années, étaient incapables de reconnaître un visage, souriaient moins en retour, étaient moins susceptibles d’attendrir leurs parents et avaient donc moins de chance de prospérer. De nos jours, presque tous les bébés identifient rapidement un visage humain et y répondent par un sourire idiot. » (Sagan 1995: 45)
Les chercheurs expliquent que ces spécificités ont probablement un sens en termes d’évolution biologique. Comme les femmes sont souvent plus faibles physiquement, elles sont devenues plus sensibles à des stimulus externes leur permettant de détecter des prédateurs. D’ailleurs, c’est bien la « Paréidolie » qui est utilisée par le célèbre test de Rorschach, où un patient dit ce qu’il voit dans des taches d’encre. Ses réponses éclairent ainsi le thérapeute sur divers aspects de sa personnalité et de son état d’esprit.
Le cerveau humain est donc prédisposé à reconnaître un visage. Jean-Luc Roulin, maître de conférence à l’université de Savoie, souligne, dans son ouvrage Psychologie cognitive, que nous disposons d’“une représentation prototypique du visage de l’espèce”, sans doute grâce à une “prédisposition génétique”. Il s’agirait donc d’un caractère privilégié par la sélection naturelle, car les soins apportés à un bébé sont meilleurs s’il reconnaît ses congénères et se manifeste auprès d’eux.