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On a tous entendu au moins une fois les expressions du genre « je l’ai dans la peau », « Être mal dans sa peau », « j’en ai la chair de poule », « ça me démange… », … et à vrai dire la liste d’expressions en rapport avec la peau est longue et le point commun de ces expressions c’est qu’elles ont toutes un rapport avec les émotions, à croire que l’émotion et la peau ne font qu’un. Mais en fait que connait-on vraiment sur la peau!?
On sait tous « intuitivement » que la peau assure plusieurs fonctions biologiques : barrière et protection, régulateur thermique, production de vitamine D, communication tactile…mais est ce tout ce qu’il y a à savoir sur les deux mètres carrés de peau qui nous séparent du monde extérieur avec cinq millions de cellules sensorielles et qui en fait un immense récepteur de sensations ?
Dans son livre « phénoménologie de l’esprit », Hegel disait que ce qui est bien connu en général, justement parce qu’il est bien connu n’est pas bien connu.
Le chercheur américain, Aschley Montagu qui s’intéresse à cet organe complexe dit : « La peau est l’organe le plus important chez l’homme…Chaque sensation correspond à un message humain fondamental. »
La peau : pas si superficiel que ça ! / Les dessous de la peau
Il est commun, aujourd’hui, de considérer que les poussées de psoriasis, d’herpès, d’eczéma ou d’acné sont favorisées par le stress et la contrariété. En effet, Selon le docteur Danièle Pomey-Rey, dermatologue et psychanalyste à l’hôpital Saint-Louis, à Paris, 80 % des maladies de peau ont une origine psychologique : « Celui qui en est atteint est quelqu’un qui a beaucoup de choses à dire, mais qui n’y parvient pas. Il parle alors avec sa peau. ».
Ainsi, Notre épiderme semble posséder son propre langage et aurait des choses à nous dire, chargé de relayer tous les non-dits de notre vie. Les raisons de cette interaction entre le cerveau et la peau sont simples : ils ont tous les deux la même origine embryologique ! Ils se forment en même temps, au vingt et unième jour du développement de l’embryon.
La présence de tels liens entre peau et cerveau justifie l’existence de la psychodermatologie, travail en duo du psychiatre et du dermatologue pour traiter les affections cutanées sévères ou invalidantes.
Au jour d’aujourd’hui, on en est qu’au tout début des découvertes sur ces liens étonnants entre peau et cerveau. Désormais, les recherches sont regroupées au sein d’une même discipline : la neuro-endocrino-psychodermatologie. Il semble que les neuromédiateurs – ces messagers chimiques circulant entre peau et système nerveux – peuvent exercer une influence tant sur l’épaisseur des tissus que sur la fabrication du collagène et du sébum, sur la pigmentation de la peau ou sur sa réponse immunitaire.
Une seule certitude désormais, c’est qu’il n’y en a plus en matière de peau ; tout ce qui ce qu’on connait ou on croit connaître sur la peau est à revoir ce qui révolutionnera assurément le domaine de la recherche scientifique à plein d’égards comme par la cosmétique ; les laboratoires proposeront des produits qui ne se contenteront plus d’agir en surface, mais qui pénétreront en profondeur, à la source du problème lui-même, en stimulant le bon neuromédiateur.
Par F. Raboudi