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Sida en Tunisie, dépister n’est pas éduquer !

  • Sida en Tunisie, dépister n’est pas éduquer !

Sida en Tunisie, dépister n’est pas éduquer !

Par Sally Albright
 
Chaque 1er décembre, journée mondiale contre le Sida, les chiffres tombent et vous ne pouvez pas y échapper. Que ce soit à la radio, en lisant le journal ou en ouvrant internet c’est une longue liste de chiffres qui vous submerge : – 8500 dépistages, 26O nouveaux cas pour 2014, 50% de ces cas sont âgés de 25 à 39 ans, 44 % sont hétéro, 21% sont des drogués, 5% sont homo, 25 centres de conseil et de dépistage anonymes et gratuits (CCDAG), etc.
Mais au fond à quoi nous servent tous ces chiffres, sont-ils le reflet de notre société ? Pas si sûr, puisque balancer ces chiffres chaque 1er décembre ne fait pas avancer les mentalités. Et force est de constater que la Tunisie– toujours citée comme référence du pays où le taux d’alphabétisation est le plus haut des pays arabes- est loin derrière en matière de spot télévisé ou radiophonique (ne cherchez pas ça n’existe pas !) comparé aux pays africains comme le Cameroun, le Kenya et le Malawi, pour ne citez qu’eux !
En Tunisie, les garçons sont désorientés quand il s’agit de leur première fois (beaucoup avouent que c’était avec la femme de ménage, c’est dire !) car le sexe reste tabou quoiqu’on en dise, il suffit pour cela de voir le garçon grandir, entre temps il lui faut des filles « faciles », et s’étonner que pour le mariage il faut que la dulcinée soit intacte (entendez vierge).
Mais là où le bât blesse c’est qu’entre temps il aura eu des rapports non-protégés parce qu’après tout « je suis propre, elle est propre et tout va bien dans le meilleur des mondes ».
Alors au lieu d’attendre le 1er décembre synonyme aussi de parler sida qu’une seule fois, il serait grand temps que l’on mette en place des campagnes de sensibilisation via des spots télévisés ou autres.
Car comme pour l’alcool où il n’y a aucun test d’alcoolémie alors que la première cause de décès sont les accidents de la route souvent liés à des cas d’ébriété, le sida ne peut se réduire qu’au dépistage il faut éduquer et par éduquer il faut changer les mentalités !

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