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Selon une récente enquête de l’Institut Pasteur, les effets néfastes du tabagisme persistent jusqu’à 15 ans après avoir arrêté de fumer, révélant ainsi une mémoire à long terme sur l’immunité.
Une nouvelle peu réjouissante pour les anciens fumeurs, l’étude publiée le 14 février dernier se penche sur les conséquences à long terme de l’arrêt du tabac sur le système immunitaire. S’appuyant sur la cohorte Milieu Intérieur, qui observe les variations des réponses immunitaires chez 1 000 volontaires sains, les chercheurs ont identifié des mécanismes de défense altérés persistant de nombreuses années après avoir cessé de fumer.
Cette étude approfondie expose l’impact du tabagisme, de l’infection latente au cytomégalovirus et de l’indice de masse corporelle sur les réponses immunitaires, révélant que ces facteurs peuvent influencer autant que l’âge, le sexe ou les variables génétiques. L’analyse des données montre une réponse inflammatoire accrue chez les fumeurs, ainsi qu’une altération de l’activité de certaines cellules impliquées dans la mémoire immunitaire.
En exposant des échantillons sanguins à divers microbes, les scientifiques ont identifié trois variables prépondérantes : le tabagisme, l’infection latente au cytomégalovirus et l’indice de masse corporelle. Bien que la réponse inflammatoire revienne à la normale après l’arrêt du tabac, l’impact sur l’immunité adaptative persiste pendant 10 à 15 ans, marquant ainsi la première mise en évidence de l’influence à long terme du tabagisme sur les réponses immunitaires.
Les chercheurs soulignent que cette influence prolongée est associée à des modifications de méthylation de l’ADN, susceptibles de modifier l’expression de gènes impliqués dans le métabolisme des cellules immunitaires, une découverte expliquant les effets durables du tabagisme sur le système immunitaire.