Le Silence : Arme de Douceur ou de Destruction?

Par Jihène Sayari.

Le silence, cette réponse qui peut être destructrice parfois et poignante d’autres fois. Ce silence qui nous tue lorsque nous attendons une réponse à un message, un mot doux ou un murmure. Ce silence qui accompagne un regard triste et des yeux larmoyants, ces mots que l’on retient à contre-cœur pour éviter d’approfondir notre blessure ou celle des autres. Le silence, tant apprécié et idolâtré, est peut-être un poignard déguisé, une arme plus efficace que les plus grosses bombes. Le silence…

Il y a des moments où le silence est un acte de protection. Nous choisissons de rester silencieux pour ne pas blesser, pour ne pas envenimer une situation déjà fragile. Ce choix peut sembler noble, mais il est aussi une forme de lâcheté. Ne pas dire, ne pas répondre, c’est parfois fuir la confrontation, éviter de faire face à des vérités dérangeantes.

Mais le silence peut également être une forme de torture, une punition infligée consciemment ou inconsciemment. Combien de relations ont été détruites par ce manque de communication, par ce silence qui s’étend comme une ombre froide et envahissante ? Lorsque les mots se taisent, les doutes s’installent, et l’esprit commence à fabriquer des scénarios souvent plus douloureux que la réalité.

C’est vrai qu’il faut distinguer les différents types de silence. Il y a celui du recueillement, de la méditation, qui apporte la paix et la clarté d’esprit. Ce silence-là est précieux, il est le terreau sur lequel poussent la sagesse et la compréhension de soi. Mais il y a aussi le silence de la résignation, celui de l’impuissance face à une situation que l’on ne peut ou ne veut pas changer. Et enfin, le silence de l’abandon, celui qui fait le plus mal, celui qui fait sentir que l’on n’a plus rien à dire, plus rien à espérer.

Dans une société où le bruit règne en maître, le bruit des mots, des images, des informations incessantes , le silence est à la fois redouté et recherché. Il est à la fois une absence et une présence, un vide qui peut être soit apaisant soit terrifiant.

Le silence peut guérir, mais il peut aussi détruire. Il peut être la main qui console ou celle qui frappe. Il est à la fois un bouclier et une épée. À nous de choisir comment l’utiliser, comment l’entendre, comment le vivre. Car dans le silence, il y a parfois plus de réponses que dans les mots.