- société
Par Jihène Sayari.
Cela faisait longtemps que nous n’avions pas partagé l’histoire de l’une de nos lectrices. Mais il fallait que je vous raconte l’histoire d’Imen. La façon dont elle m’a touchée me pousse à croire qu’elle vous touchera aussi. Et qui sait, peut-être que cela servira de leçon à certaines d’entre vous.
Elle s’appelle Imen, 35 ans, mariée depuis dix ans avec Karim, l’amour de sa vie. Ils ont deux enfants merveilleux, et sa meilleure amie de toujours, Manel, fait partie intégrante de leur famille.
Elle raconte :
« C’était une journée comme les autres, une journée ordinaire où je m’occupais des enfants, gérais la maison, et attendais le retour de mon mari. Mais ce jour-là, quelque chose d’inattendu allait bouleverser ma vie.
Manel et moi nous connaissons depuis l’enfance, elle est la sœur que je n’ai jamais eue, toujours présente dans les moments les plus importants de ma vie. J’ai toujours pensé que rien ne pourrait briser le lien qui nous unit.
Manel a toujours été là pour moi. Elle connaissait mes joies, mes peines, mes secrets. Karim, lui, avait toujours semblé l’apprécier, et je pensais que c’était une chance d’avoir un mari et une amie qui s’entendaient si bien.
Un soir, Karim est rentré plus tard que d’habitude. Il était agité, et je pouvais sentir sa nervosité dans l’air. J’ai décidé de ne pas poser de questions et d’attendre le moment opportun pour lui poser la question. Quelques jours plus tard, j’ai remarqué qu’il passait beaucoup de temps sur son téléphone alors qu’on était censé regarder la télé ensemble. Puis, il y a eu ces petites absences de plus en plus répétées, ces excuses pour ne pas être à la maison. Manel… elle aussi semblait distante, moins disponible lorsque je l’appelait. Mais je n’ai pas fait de lien entre eux deux.
Un matin, après avoir laissé les enfants à l’école, j’ai décidé de rentrer plus tôt à la maison. J’avais une étrange sensation, comme si mon intuition me disait de rentrer. En arrivant, j’ai vu la voiture de Manel garée devant chez moi. Mon cœur s’est serré, mais je me suis dit qu’elle était peut-être simplement venue me voir. Mais venue me voir sans me prévenir et qu’il y avait personne à la maison c’était bizarre.Pourtant, en entrant, j’ai entendu des rires venant de la chambre à coucher.
Mon cœur battait à tout rompre. Lentement, j’ai poussé la porte et ce que j’ai vu m’a glacée. Karim mon mari et Manel ma meilleure amie, ensemble, enlacés dans notre lit. Mon souffle s’est coupé, et le sol semblait se dérober sous mes pieds. Ils ne m’avaient pas entendue entrer. Ils étaient perdus l’un dans l’autre, inconscients de la douleur qu’ils venaient de déclencher.
Je n’ai pas crié. Je n’ai pas pleuré. Je suis restée immobile, paralysée par la vision des deux personnes les plus importantes de ma vie. Lorsque finalement, ils ont levé les yeux et m’ont vue, leurs visages ont blêmi de honte et de panique. Ils ont essayé de parler, de s’expliquer, mais aucun mot ne parvenait à mes oreilles et rien ne pouvait réparer ce qu’ils avaient brisé.
Ce jour-là, tout s’est écroulé. Mon mariage, ma confiance en l’amitié, mes illusions d’une vie parfaite. Je me suis sentie perdue, trahie, comme si une partie de moi avait été arrachée. Karim s’est agenouillé, implorant mon pardon, jurant que c’était une erreur, que ça n’était jamais censé arriver. Manel, elle, pleurait, tentait de s’excuser, mais tout ce que je voyais, c’était la trahison de celle que je considérais comme ma sœur.
J’ai demandé à Karim de partir. J’avais besoin de temps pour réfléchir, pour comprendre comment deux personnes que j’aimais tant avaient pu me trahir de cette manière. Manel a essayé de me contacter plusieurs fois, mais je n’avais plus rien à lui dire. Comment pourrais-je pardonner ? Comment pourrais-je guérir de cette double trahison ?
Avec le temps, j’ai compris que je ne pouvais pas revenir en arrière. J’ai appris à avancer, à me reconstruire. Le chemin a été long, parsemé de nuits sans sommeil et de journées remplies de douleur. Mais j’ai aussi découvert une force que je ne soupçonnais pas en moi. Une force qui m’a permis de mettre mes enfants et moi-même à l’abri.
Aujourd’hui, je vis pour moi, pour mes enfants, et non plus pour un mari infidèle ou une amie traîtresse. J’ai appris à ne plus dépendre de personne . J’ai appris à m’aimer moi-même, à me pardonner pour avoir fait confiance aveuglément.
Je sais que cette histoire n’est pas seulement la mienne. Elle est sûrement celle de nombreuses femmes qui, comme moi, ont connu la trahison. À vous, je dis : ne laissez jamais la douleur vous définir. Vous méritez d’être aimées et respectées, et ce n’est qu’en vous choisissant vous-même que vous trouverez la paix. »
Vous aussi, racontez-nous vos histoires !