L’être humain, cet éternel insatisfait: écho d’une file d’attente.

Par Jihène Sayari.

Accoudée à cette vieille rampe d’escalier, j’attendais mon tour sans cette file de malades. Ces dizaines d’hommes et de femmes attendaient leur tour pour une visite de contrôle. La plupart étaient là pour se rassurer, leurs états de santé ayant longtemps été fragiles.

Tous étaient silencieux jusqu’à ce qu’un vieil homme entame la discussion, évoquant tour à tour Dieu, les gens, la société, et prodiguant des leçons de morale à X et à Y. Moi, silencieuse dans mon coin, j’écoutais déjà plongée dans ma contemplation matinale sur la vie et la complexité de l’être humain.

Peu à peu, la discussion a pris une tournure de dispute. Oui, car chacun voulait imposer son avis et son point de vue. Pourquoi, me dis-je, l’être humain est-il si entêté ? Pourquoi veut-il toujours avoir le dernier mot ? Pourquoi est-il éternellement insatisfait ?

Et pourquoi, dans ce vacarme des pensées à haute voix, ne se taisent-ils pas pour me laisser fuir ces discussions futiles et dépourvues de sens ?

Bref, une matinée bien spéciale à écouter ce vieil homme qui critique tout et tout le monde et qui veut imposer son avis. Assise dans mon coin, j’ai décidé de m’évader mentalement de cette dispute stérile. Les paroles du vieil homme résonnaient encore, mais je me suis perdue dans mes pensées, cherchant un refuge loin de ces débats futiles. Dans le calme de ma contemplation, j’ai trouvé une échappatoire à l’éternelle insatisfaction humaine, me demandant si la paix intérieure ne résidait pas dans l’acceptation plutôt que dans la quête incessante du dernier mot. Cette matinée spéciale s’est transformée en un moment de réflexion profonde sur la nature complexe de l’humanité, me détachant des querelles pour plonger dans une introspection apaisante.