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Pourquoi un 8 mars alors que je me bats chaque jour ?

  • Pourquoi un 8 mars alors que je me bats chaque jour ?

 

Ceci est le message que nous avons reçu de la part de l’une de nos lectrices et que nous avons décidé de publier, sans divulguer son identité et bien sûr avec son accord.

 

« Aujourd’hui, pour commencer ma journée, je me suis levée tôt comme d’habitude. Au pied de mon lit, il n’y avait pas une armée de serviteurs tenant des plateaux avec un petit déjeuner copieux rien que pour mes beaux yeux. Il n’y avait pas non plus de fanfare jouant une musique pour me célébrer, moi, femme que je suis…

 

Dans le couloir, il n’y avait aucune personne qui tenait un cadeau ou qui courait m’embrasser pour me souhaiter un bon 8 mars.

 

J’ai préparé mon café, je me suis habillée et il n’y avait pas foule, pas encore en tous cas…

 

J’ai amené mes enfants à l’école, j’ai travaillé, j’ai lu par-ci par-là des articles qui parlaient des droits des femmes, etc.

 

Mais dans ma vie, comme chaque jour, j’ai tout fait ! Personne n’a pris ma place ! Personne ne m’a remplacée ! J’ai fait le ménage, j’ai fait la cuisine…

 

Je me suis battue contre des hommes coincés que je croise dans les administrations, ceux qui croient que je suis une blonde, qu’un simple mot va me traumatiser et que je vais abandonner. Je me suis battue contre le fait qu’en étant une femme dans ma famille, je serais toujours sous-qualifiée, quoi que je fasse. Dans ma famille, lorsque l’un des garçons bouge son petit doigt, on l’applaudit, on le récompense…

 

Mais si une fille fait des miracles, on se contente de lui sourire. Après tout, elle n’a rien fait d’extraordinaire.

 

Je me suis aussi sentie seule, parce que dans cette société, être divorcée est une tare. Une divorcée peut être considérée comme une maîtresse et non une épouse. Les hommes préfèrent les gentilles vierges inexpérimentées. Vas savoir pourquoi… Alors la solitude est préférable au fait d’être un extra.

 

Bref, pourquoi un 8 mars alors que je me bats chaque jour ? Le combat ne cesse jamais, alors qu’est-ce que je dois fêter ?

 

Demain sera encore un 8 mars, mais sans toute cette attention, ces publications et toutes ces émissions…

 

Demain sera aussi un combat pour l’égalité que peut-être de mon vivant, je ne verrai jamais ! »

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