- société
Par Rim OUERGHI-
Loin de la politique et des micmacs des palais, le « combattant suprême » Habib Bourguiba avait un projet et une vision. Son combat n’était pas achevé avec l’ndépendance, bien au contraire ! C’est justement après l’indépendance que son vrai combat contre les véritables ennemis du pays, à savoir l’ignorance et l’analphabétisme, a commencé.
Son rêve était éloigné, trés éloigné des intérêts personnels. Son rêve était de bâtir une Tunisie moderne et autonome.
Ses discours s’adressaient à tous les Tunisiens, femmes et hommes, cultivés et illettrés, riches et pauvres. Ils visaient surtout les mentalités. Il travaillait continuellement sur l’assouplissement et l’ouverture des esprits. Il regardait loin, très loin et voulait que les Tunisiens aient cette même vision en se libérant d’un héritage social rigide qui ne servait à rien qu’a bloquer l’émergence d’un petit pays très riche.
Le leader bourguiba a bien compris que la femme, maillon fort de la société, ne peut pas avancer sans dignié et que la société ne peut pas avancer avec sa moitié frustrée, bafouée dans ses droits. Le Code du Statut Personnel (CSP), promulgué le 13 août 1956, reste incontestablement l’une des réalisations les plus célèbres et les plus audacieuses du « combattant suprême ». C’est grâce à lui qu’au moins la femme tunisienne est aujourd’hui consciente de ses droits.
Aujourd’hui, on célébre sa mémoire. Une question me traverse l’esprit: Qu’a-t-on fait de l’héritage de Bourguiba? Qu’a t-on fait, nous les femmes, pour Bourguiba, qui nous a préparé le chemin ? La femme tunisienne aujourd’hui est éduquée, cultivée et prospère. Elle occupe des postes de décisions, participe à la vie sociale, économique, politique, etc.
Mais, la femme tunisienne subit encore la discrimination aussi bien au travail, que dans la rue et ailleurs. Sa marge de manœuvre reste encore limitée, sa carrière plafonnée et elle est toujours victimes des jugements.
Aujourd’hui, on parle de la génération Bourguiba, une génération spéciale, exceptionnelle même. Une génération éduquée, engagée. Une génération qu’on n’a pas su malheureusement la reproduire.
A sa mémoire, je dis aux femmes: Restons fidèles à Bourguiba qui nous a tant aimé et cru en nous. Surtout, continuons ce que Bourguiba a commencé !