- société
Par Rim OUERGHI –
Je n’ai pas pu empêcher, hier, le sentiment de fierté qui m’a envahi, quand j’ai regardé la présentation des spécificités de ma chère région natale qui a été faite par la présidente de l’association des amis du Kef Leila Boulifa. C’était pour moi un plaisir inégalé de voir Hatem Ben Amara et Chakib Derouiche en train de découvrir « notre » Borzguen, un délice qui ne peut être offert que par les keffois.
Du coup, je me suis rendu compte que ce sentiment purement régionaliste est entrain de s’amplifier en nous. Effectivement, depuis la révolution, nous assistons à une montée en puissance du régionalisme « positif », un nouveau mouvement national, très visible d’ailleurs sur les réseaux sociaux, appelant à préserver la culture populaire traditionnelle de chaque région et de concevoir une adaptation de la tradition à la modernité.
On est bel et bien heureux d’assister, aujourd’hui, à toutes sortes de manifestations faisant revivre les régions et œuvrant pour redonner , au moins, confiance et espoir, à des régions marginalisées, voir même isolées pendant des longues années ; les caractéristiques géographiques ainsi que certaines considérations politiques ont contribué, pendant des dizaines d’années, à modeler un processus de régionalisme discriminatif qui s’est amplifié par des frustrations et des sentiment d’exclusion des entités régionales dans les structures gouvernementales et les politiques de développement et on ne peut que saluer les efforts qui veillent à la réalisation de ce type de manifestations et à les reproduire dans toutes les régions.
Toutefois, si ce mouvement ne s’accompagne pas par un intérêt économique et politique, risque de se transformer en folklorisme régionaliste qui ne fait qu’élargir le fossé.