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Nous avons tendance à se précipiter sur anti-inflammatoires non stéroïdiens pour calmer les premiers symptômes d’une grippe ou d’un rhume. Ces antalgiques pourraient augmenter le risque d’infarctus.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont des médicaments aux vertus antalgiques. Ils sont destinés à soulager la douleur et les inflammations. Les plus connus et que nous consommons sans ordonnance, on note l’ibuprofène (Advil, Nurofen) et l’aspirine, utilisés notamment pour faire baisser la fièvre dans le cas d’un gros rhume ou d’une grippe. Ils ne doivent jamais être utilisés en continu, ou sous la supervision d’un médecin à cause de leur agressivité sur notre système gastrique.
Dans une récente étude des chercheurs du National Taiwan University Hospital dissuadent notamment de les utiliser pendant une grippe ou un rhume, le risque en est énorme ; crise cardiaque. Leurs conseils suggèrent notamment aux patients de faire preuve de grande prudence lors de la prescription ou de la prise de ces médicaments pour soulager les symptômes des infections respiratoires aiguës.
Les chercheurs ont mené une étude d’observation. L’objectif était d’étudier si les deux facteurs de risque cardiaques potentiels à savoir l’infection respiratoire aiguë et l’utilisation des AINS ont un effet combiné sur le risque d’attaque cardiaque. C’est-à-dire un risque de crise cardiaque s’ils sont utilisés au même temps pendant cette période.
Les scientifiques ont comparé le risque cardiaque de chaque patient en fonction de la combinaison de leurs maladies respiratoires et l’utilisation d’AINS. Et ils ont constaté un fort risque de crise cardiaque lorsque ces deux facteurs étaient réunis: l’utilisation d’analgésiques pendant une infection respiratoire aiguë est donc associée à un risque trois voir quatre fois plus élevé de crise cardiaque, et à un risque sept fois plus élevé si les patients ont reçu le médicament par voie intraveineuse à l’hôpital.
Quant au risque de crise cardiaque chez les patients atteints d’une maladie respiratoire aiguë mais qui n’ont pas pris d’AINS était deux fois plus élevé, et le risque était d’une fois plus élevé s’ils prenaient ces médicaments mais ne souffraient pas d’infection. Des recherches précédentes ont inclus certaines infections respiratoires et certains AINS comme déclencheurs potentiels de problèmes cardiaques, expliquent les chercheurs.
Un autre analgésique couramment utilisé, l’Acétaminophène (paracétamol) soulage la douleur mais d’une manière différente peut former une alternative plus sûre, en terme de risque cardiaque. En effet, il peut soulager les symptômes du rhume et de la grippe bien que le médicament n’a pas été évalué dans l’étude récente des chercheurs Taiwanais « , souligne l’auteur principal de l’étude, le Pr Cheng-Chung Fang.
Mais les chercheurs affirment que des recherches supplémentaires doivent être effectuées pour connaître avec plus en détails cette relation de cause à effet entre les antalgiques et les crises cardiaques. Il serait utile d’épurer les raisons de celle-ci, de découvrir quels AINS peuvent être plus sûrs que d’autres pour des patients qui présentent ces pathologies rares, de savoir comment la sévérité de celles-ci affecte les risques et si certains patients, comme ceux ayant déjà eu une crise cardiaque peuvent être plus à risques.