- société
Par Rim OUERGHI –
Ce qui s’est passé à l’hôpital de Ben Arous, n’est pas un accident, c’est le quotidien que nous vivons partout, dans les administrations et dans la rue, le banditisme devient dans notre pays, depuis la révolution, un phénomène qui affecte tous les établissements et tous les domaines.
La révolution a mis à nue la véritable personnalité d’une grande partie des tunisiens, qui auparavant, sous la pression de la dictature, étaient strict, et appliquaient la loi (par peur et non par respect ou civilité ). Même avant qu’il soit remarquable dans nos relations et nos comportement avec autrui, le phénomène du banditisme a bien commencé dans tout ce qui nous entoure.
Depuis plus de cinq ans nous sommes entrain de le subir , dès qu’on quitte la maison, et même avant…même au cœur de nos foyers, nous l’avons subi (et nous le subissons encore), à travers les chaines télé (et radios ) ; des émissions qui ne respectent plus rien, même pas les abc d’un simple dialogue de groupe…des plateaux télévisés qui ont humilié notre intelligence, un manque de respect quant aux sujets traités, aux vocabulaires utilisés et un manque flagrant de délicatesse ; des hurlements et des disputes, qui sont généralement trop « cinématographiques » : un nouveau banditisme , du show, de la téléréalité , qui se foutent des valeurs tant qu’on gagne de l’audience.
Pourquoi contestons nous le comportement de cette infirmière et en même temps tolérons nous le comportement de la « majorité » des tunisiens dans la rue ? Nous tolérons (sauf quelques photos et statuts sur facebook), les poubelles déversées partout, le non-respect des codes de la route, même le feu rouge n’a plus de sens!!! nous acceptons la nouvelle culture anti-travail, le comportement des employés qui ne respectent plus leurs supérieurs, les élèves qui ne respectent plus leurs instituteurs,…la liste est bien longue et les valeurs se détériorent gravement d’un jour à l’autre. Le comportement de cette infirmière, n’est pas du tout acceptable, quelque soit les conditions dans lesquelles elle était, parce qu’elle doit être responsable, et la maîtrise de soi fait partie de son travail, mais si on veut remédier, c’est tout un phénomène qu’il faut attaquer et il est bien temps de s’y mettre !