Par Rim OUERGHI
Le Carnaval de Hammamet, le Festival du rire, du printemps, de jazz, de la musique, de la mode… La liste des évènements culturels organisés tout au long de l’année dans notre pays est longue. Ce qui n’est pas à nous déplaire ! Cela nous donne au moins l’impression que nous sommes des créateurs-nés et des leaders dans la promotion de la culture et des artistes.
Mais, car il y a toujours un mais, derrière cette ébullition artistique, cette avalanche de festivals laisse un goût amer. D’abord, leurs dates, souvent trop rapprochées voire même se chevauchant dans certains cas. De plus, dès que le festival se termine et que le rideau tombe, le silence s’installe, lourd, pesant, désolant…
En effet, pour promouvoir durablement et efficacement la culture, il ne suffit pas d’organiser des événements ponctuels puis attendre l’année prochaine dans la passivité.
Mais la plupart de nos festivals, à part ceux qui sont organisés chaque année sans discontinuité et qui ont acquis une renommée mondiale, semblent être des événements non accomplis, à la limite même de l’amateurisme, qui ne tardent pas à disparaître de la mémoire des citoyens et cela à quelques jours même de leur clôture.
De plus, rares sont les rendez-vous culturels qui impactent réellement sur la carrière d’un artiste. Et là, je me demande sérieusement, pourquoi tout ce nombre de festivals ? Ne vaudrait-il pas mieux centraliser tous ces événements pour une efficacité meilleure ? Quelles normes doivent être appliquées pour que tel ou tel événement soit intitulé festival ? Y a-t-il une exigence de prix ?
Certes, chacun de ces festivals peut servir le pays à plusieurs niveaux, chacun de ces évènements peut par exemple servir l’économie, la culture ou encore le tourisme. Mais !
En passant par le Belvédère l’autre jour, j’ai vu un petit nombre de fleuristes exposant par-ci, par-là de belles plantes et de magnifiques fleurs. Ils n’attiraient malheureusement pas grand monde et étaient à peine visibles au milieu des nombreux vendeurs de kaki et de jeux Made in China. Lorsque j’ai demandé, on m’a dit que ces vendeurs de fleurs étaient là à l’occasion du Festival du printemps. Sachant que je viens de recevoir aujourd’hui même une invitation pour un tout autre événement également baptisé Festival du printemps, je me demande vraiment à quel « festival » doit-on se vouer ?
Vive le printemps !