- société
J’étais au feu rouge du Menzah 5,à 9h du soir, entrain de subir la circulation de tous les jours lorsque me surprenait une très belle fille de dix ans qui frappait sur le vitre.
Une petite blonde avec un visage angélique et un regard perçant, qui circulait entre les voitures, demandant de quoi manger!!
Certes les mendiants nous embêtent à chaque dix mètres, surtout, après ladite révolution, ils sont partout et de toutes les couleurs, et je me demande, par quel miracle ils ont eu ce droit de nous harceler à tout moment et sous les yeux des autorités.
Certes, ces mendiants ,ces enfants de la rue,… sont devenus un « must » de notre quotidien, on s’est habitué à les voir et les reconnaitre même , un par un (la vieille dame du mutuelle ville , l’homme à barbe du place pasteur,…), ils ne sont jamais devenus une priorité pour nous, devant la crise, le terrorisme, les derniers venants des parties,….et les dernières tendances mode !!!
Mais ce qui m’a étonné, c’était l’indifférence des conducteurs, qui n’ont même pas eu l’intention de la regarder, une fille de 10 ans qui croisait les pervers, les vicieux, les alcooliques, les libyens,….
Je la regardait, inaperçue entre les voitures, et un scénario me passait par la tête ….un libyen qui la viole, sa mère qui pleurait sur les plateaux, respectivement ; El Hiwar Ettounsi, Nessma et Hannibal, sa photo excellemment partagée sur les réseaux sociaux avec les meilleurs statuts engagés et poétiques qu’on peut lire….les présidents des parties qui visitent la mère, accompagnés des dons et des caméras…une semaine à dix jours d’humanité intensive, seront suffisants pour faire le deuil social à la tunisienne, et on passe !!!!
Je lui ai demandé de rentrer à la maison et de ne plus revenir, je sais qu’elle n’allait pas le faire, mais c’était juste pour la forme, c’était juste pour consoler ma conscience !!!
Par Rim OUERGHI