
- société
Par HAJER ZARROUK
Le basculement de la Tunisie dans l’engrenage infernal de la société de consommation fait que le Tunisien passe la majorité de sa vie à dépenser son salaire sans interruption. Durant toute l’année, le mois du ramadan, l’Aïd El Seghir, les soldes, l’Aïd El Kebir et la rentrée scolaire se succèdent, n’offrant aucun répit à la bourse du Tunisien.
La société de consommation désigne un ordre socioéconomique, apparu vers la moitié du XXème siècle en Occident, incitant l’industrie à surproduire ou bien à produire du superflu, créant, en conséquence, chez le consommateur le désir d’acheter frénétiquement ou bien d’acheter des produits dont il n’en a pas besoin. Cette situation limite, par la même occasion, les perspectives d’avenir chez l’individu : celui-ci ne pense plus au lendemain et à économiser son argent, mais ne pense qu’à l’instant présent et ne donne plus aucun intérêt à l’épargne, une pratique individuelle importante qui dynamise, à elle seule, une partie du secteur économique.
Les crédits de consommation s’accumulent, le consommateur devient prisonnier d’un cercle vicieux et se trouve dans l’incapacité de payer ses dus à la banque qui pourrait aller jusqu’à hypothéquer ses biens, notamment quand la consommation atteint des niveaux records.
Dans cette période de rentrée scolaire, qui, rappelons-le, succède au ramadan – mois de toutes les dépenses inutiles – il faudrait sensibiliser le consommateur tunisien à plus de retenue. Bien que les enfants aient tendance à demander toujours plus : les cahiers aux couvertures attrayantes, les crayons et les blocs-notes Hello Kitty et j’en passe, il faudrait que les parents soient plus vigilants en freinant les désirs de leur progéniture, en les éduquant à une consommation plus mature et en leur expliquant qu’un élève ne brillera pas, lors de la rentrée scolaire, par les accessoires tendances, mais par les valeurs humaines (que les sociétés de consommation ont tendance à oublier) comme le sérieux, le travail et la réussite.