Déconfinement, c’est « confinement », bien sûr, auquel on a ajouté ce qu’on appelle un « préfixe », un petit truc devant, « dé ». « Dé est l’un des préfixes les plus productifs de la langue française, indiquant qu’une action s’effectue en sens inverse ou est annulée », explique le Dictionnaire historique de la langue française d’Alain Rey (éd. Le Robert). Il donne les exemples de barbouiller/débarbouiller ; boucher/déboucher, mais les possibilités sont sans fin ; c’est pourquoi les dictionnaires, même les meilleurs, même les plus gros, ne peuvent pas lister tous les mots possibles.
Selon le linguiste Fabrice Jejcic, ingénieur de recherche au CNRS, et spécialiste de l’orthographe du français et de l’écriture de ses dialectes
Le terme «confinement est attesté dans le Trésor de la langue française, le fameux dictionnaire du CNRS en 16 volumes (TLF)». En revanche, le mot «’Déconfinement’ n’est pas attesté dans le TLF, ni dans Le Petit Robert, ni dans le Robert historique», souligne le spécialiste.
«FIN DU CONFINEMENT» OU «DÉCONFINEMENT» ?
: UNE LÉGÈRE NUANCE ENTRE LES DEUX
On peut donc en déduire qu’il s’agit d’un néologisme (mot nouveau entré dans le lexique d’une langue), explique Fabrice Jejcic, précisant toutefois qu’il faudrait le confirmer par une enquête.
La formulation «’Fin du confinement’ signifie reprise de la vie normale car fin certaine de la pandémie», explicite-t-il. Alors que «Le terme ’déconfinement’ introduit la nuance d’une progression située entre le confinement et la fin du confinement».
Ce mot a probablement été créé récemment «en rapport avec la crise sanitaire actuelle, son évolution, et l’idée d’une fin de confinement progressive», ajoute le linguiste.