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Une étude récemment publiée dans Lancet Oncology révèle que les effets de la radiothérapie dans le traitement du cancer du sein peuvent persister pendant au moins dix ans. Cette recherche, dirigée par des chercheurs de l’Université d’Édimbourg, s’appuie sur une analyse de trente ans des résultats cliniques pour évaluer l’efficacité à long terme de ce traitement.
Le cancer du sein, qui touche environ 60 000 femmes chaque année en France, est souvent traité par une combinaison de chirurgie, chimiothérapie et radiothérapie, selon l’Institut Curie. La radiothérapie, utilisant des rayonnements ionisants pour endommager l’ADN des cellules cancéreuses et inhiber leur multiplication, est conçue pour réduire le risque de récidive.
L’étude écossaise a impliqué 589 femmes de moins de 70 ans, toutes ayant subi une chirurgie conservatrice pour un cancer du sein précoce. Les participantes ont été réparties aléatoirement en deux groupes : l’un recevant une radiothérapie et l’autre non. Les patientes ont été suivies pendant une période moyenne de dix-huit ans, certains cas étant observés pendant plus de trente ans.
Les résultats montrent que la radiothérapie réduit de manière significative le risque de rechute locale. En effet, après dix ans, seulement 16 % des patientes ayant reçu une radiothérapie ont connu une récidive dans la zone traitée, contre 36 % dans le groupe sans radiothérapie. De plus, la mortalité liée au cancer du sein était également plus basse chez les femmes ayant reçu le traitement (37 % contre 46 %).
Cependant, l’étude a également révélé un nombre plus élevé de décès dus à d’autres cancers dans le groupe ayant reçu la radiothérapie (20 % contre 11 %). Les taux de survie globale à 30 ans étaient similaires entre les deux groupes : 19,2 ans pour les patientes ayant reçu la radiothérapie et 18,7 ans pour celles n’en ayant pas bénéficié.
Le professeur Ian Kunkler, de l’Université d’Édimbourg, souligne que malgré la diminution des récidives, les effets bénéfiques de la radiothérapie peuvent diminuer avec le temps. L’étude met en évidence la nécessité de poursuivre les recherches à long terme pour évaluer pleinement les avantages et les risques associés à ce traitement.
Pour le Dr Linda Williams, principal auteur de l’étude, “ces recherches, représentant le suivi le plus long de la radiothérapie postopératoire dans le cancer du sein à un stade précoce, sont cruciales pour mieux comprendre les impacts à long terme des traitements.”
Ainsi, bien que la radiothérapie continue de jouer un rôle important dans la gestion du cancer du sein, des études prolongées sont essentielles pour optimiser les stratégies de traitement et améliorer la qualité de vie des patientes.