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Autrefois perçu comme le marqueur des sous-cultures telles que les marins, motards et criminels, le tatouage s’est largement démocratisé dans la société moderne. En France, où la pratique est autorisée dès l’âge de 16 ans, environ un adulte sur cinq arbore au moins un tatouage, selon le Dr Nicolas Kluger, dermatologue et auteur de Mon tatouage et moi (Ed. Vuibert). Ce phénomène, autrefois masculin, est devenu majoritairement féminin au cours de la dernière décennie grâce à l’évolution des techniques artistiques, rendant le tatouage accessible à tous les styles.
Le Dr Kluger identifie plusieurs profils de tatoués : ceux qui ne se tatouent pas du tout, ceux qui optent pour un tatouage discret pour suivre la mode, ceux qui cachent un défaut physique, et enfin, ceux qui enchaînent les tatouages. Ces derniers recherchent souvent une amélioration de leur image corporelle, consciente ou inconsciente, pour corriger un aspect perçu comme imparfait .
Les motivations derrière un tatouage sont variées. Certains le font pour embellir leur corps ou exprimer des valeurs personnelles, d’autres pour marquer leur appartenance à un groupe, ou simplement pour se différencier. Il y a aussi ceux qui cherchent à surmonter la douleur, résister à la société, ou qui sont motivés par une impulsion ou une forme de dépendance. Le Dr Kluger note que les premiers tatouages sont souvent bien réfléchis, tandis que les suivants peuvent être plus spontanés .
Le tatouage peut aussi procurer un effet euphorisant, déclenchant la libération d’endorphines, ce qui peut devenir addictif pour certaines personnes. La sensation, qu’elle soit douloureuse ou agréable, peut pousser les individus à rechercher constamment cette expérience. Avec une surface de peau limitée, les personnes déjà fortement tatouées doivent parfois recourir à des retouches ou à des séances de détatouage laser pour modifier ou enlever des motifs existants .
Enfin, il est essentiel de réfléchir aux motivations profondes avant de se faire tatouer. Selon le Dr Kluger, il est important de prendre le temps de considérer si l’envie de se faire tatouer est motivée par une quête esthétique, un moyen de gérer le stress ou une manière de marquer des événements importants. Fixer des limites claires sur le nombre de tatouages ou le budget peut être utile. En cas de doute, consulter un thérapeute peut aider à explorer les motivations sous-jacentes et à trouver des moyens plus sains de gérer vos émotions.