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« Banksying » : quand la rupture devient un acte artistique… toxique

  • « Banksying » : quand la rupture devient un acte artistique… toxique

Un nouveau terme pour une vieille blessure. Inspiré du street-artiste Banksy, le « Banksying » désigne une forme sournoise et destructrice de rupture amoureuse. Zoom sur une tendance relationnelle aussi insidieuse que douloureuse.

Dans un monde où l’amour se like, se swipe et se ghoste, un nouveau mot entre dans le lexique des ruptures toxiques : le Banksying. Un terme aussi intrigant que l’artiste dont il s’inspire, Banksy, maître de l’effacement, de la disparition spectaculaire et du silence retentissant. À l’image de ses œuvres qui surgissent puis s’effacent sans prévenir, le Banksying symbolise une manière de rompre tout en disparaissant lentement… et sans assumer.

 Le Banksying, ou l’art de se désengager sans rien dire

À la différence du ghosting – brutal, immédiat, souvent digital – le Banksying est une fuite progressive, douce en apparence, mais cruellement déstabilisante. Le partenaire commence à s’éloigner subtilement : moins de messages, moins de gestes tendres, moins de présence. Tout devient flou. Le lien s’effiloche, mais jamais complètement. De quoi semer le doute, maintenir l’illusion, et blesser profondément.

Cette tactique de repli évite la confrontation directe, laissant l’autre dans un entre-deux émotionnel, à la fois en attente, en confusion et en souffrance.

 Des conséquences invisibles mais profondes

Ce type de rupture silencieuse provoque des ravages psychologiques. Perte d’estime de soi, anxiété, culpabilité, incompréhension : les victimes de Banksying se retrouvent piégées dans une spirale d’incertitude. Leur intuition leur dit que quelque chose ne va pas, mais rien n’est clairement exprimé. Résultat ? Une douleur sourde, difficile à nommer, encore plus difficile à surmonter.

Plus qu’une absence d’amour, le Banksying reflète un manque de courage émotionnel. Un refus d’assumer la fin, de verbaliser l’essoufflement, de dire la vérité — même si elle fait mal.

 Pourquoi agit-on ainsi ?

Derrière cette stratégie d’évitement, on trouve souvent une peur du conflit, de la solitude ou de la culpabilité. Certaines personnes fuient le rôle de « celui qui quitte », préférant laisser l’autre endosser la responsabilité de rompre. D’autres redoutent l’impact financier ou émotionnel d’une séparation.

Mais rompre sans rompre, c’est faire durer la souffrance. C’est repousser l’inévitable tout en blessant plus profondément. Cela traduit souvent un déficit d’intelligence émotionnelle et une immaturité affective.

 La sincérité comme acte d’amour

Dans une époque marquée par l’instantanéité et les relations jetables, il devient vital de réapprendre à dire les choses, à assumer ses choix, à respecter l’autre jusque dans la séparation. Dire « je ne t’aime plus » n’est jamais simple, mais cela reste mille fois plus humain que de s’évaporer lentement.

Parce que l’amour, même lorsqu’il s’éteint, mérite une fin digne.

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