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Climat et cancers féminins : un lien troublant, désormais avéré

  • Climat et cancers féminins : un lien troublant, désormais avéré

Et si le réchauffement climatique impactait directement la santé des femmes, bien au-delà des vagues de chaleur ou de la fatigue estivale ? Une récente étude menée dans la région MENA révèle une corrélation claire entre l’élévation des températures et la hausse des cancers féminins. Ce lien invisible, mais désormais reconnu, place la santé des femmes au cœur des enjeux climatiques mondiaux.


 Quand la chaleur devient un facteur de risque

L’élévation des températures moyennes sur plusieurs décennies a été associée à une augmentation du nombre de cas et de décès liés à certains cancers féminins : cancer du sein, de l’ovaire, du col de l’utérus et de l’endomètre. Le constat est saisissant : plus la température grimpe, plus les chiffres s’emballent, notamment dans les régions déjà marquées par des chaleurs extrêmes.


 Quels mécanismes derrière ce lien ?

Le réchauffement climatique n’agit pas seul. Il déclenche une série de conséquences indirectes mais puissantes qui, combinées, fragilisent la santé :

  • Dégradation de la qualité de l’air, favorisant l’exposition aux particules cancérigènes et aux perturbateurs endocriniens.

  • Stress hydrique et accès limité à une eau potable saine, élément essentiel pour l’équilibre hormonal et cellulaire.

  • Insécurité alimentaire, avec des carences nutritionnelles plus fréquentes dans les zones affectées par la sécheresse.

  • Surchauffe des systèmes de santé, qui rend plus difficile l’accès au dépistage et aux soins.

Ce cumul crée un environnement propice à l’apparition de maladies chroniques graves, dont certains cancers spécifiquement féminins.


 Pourquoi les femmes sont-elles plus exposées ?

Les cancers hormono-dépendants, comme ceux du sein et de l’ovaire, sont particulièrement sensibles aux déséquilibres provoqués par l’environnement. L’exposition prolongée à la chaleur, aux toxines atmosphériques ou aux perturbateurs du cycle hormonal peut altérer l’équilibre endocrinien et favoriser des mutations cellulaires.

De plus, dans de nombreuses régions, les femmes ont moins accès aux soins, aux dépistages précoces et à l’information médicale, ce qui aggrave encore le risque.


 Un appel à transformer nos politiques de santé

Face à cette réalité, il devient urgent de réintégrer la variable climatique dans les politiques de santé publique, en particulier pour les femmes. Cela implique :

  • Un dépistage ciblé dans les régions les plus exposées aux hausses de température.

  • Une surveillance environnementale accrue (air, eau, alimentation).

  • Un accompagnement renforcé des femmes dans la prévention des risques liés à leur environnement.

Le climat ne peut plus être dissocié de la santé. Il en est aujourd’hui un déterminant majeur, trop souvent ignoré.


 Une vision globale pour une santé durable

Cet éclairage sur le lien entre climat et cancers féminins doit être l’occasion de repenser notre approche : la santé des femmes n’est pas qu’une affaire de biologie ou de médecine, elle est profondément liée à leur environnement.

Comprendre cette corrélation, c’est franchir une étape vers une médecine plus holistique, plus humaine et plus juste. Et surtout, c’est reconnaître que les femmes, bien souvent en première ligne face aux crises climatiques, doivent aussi être au cœur des réponses.

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