
- société
Longtemps vue comme un signe d’échec ou de marginalité, la solitude féminine est aujourd’hui en train de changer de visage. De plus en plus de femmes — célibataires, divorcées, veuves ou simplement indépendantes — revendiquent le calme comme une forme de liberté. Non, elles ne sont pas seules « par dépit » ; elles sont seules par choix, et c’est là toute la révolution.
Dans nos sociétés maghrébines encore très attachées aux repères familiaux, la solitude féminine reste perçue comme une anomalie. Une femme seule au café, seule en voyage, seule dans sa maison… dérange. On suppose qu’elle attend encore « l’homme de sa vie », qu’elle est triste, incomplète, en suspens.
Et pourtant, nombreuses sont celles qui témoignent aujourd’hui :
« Je ne suis pas incomplète. Je suis entière. Et j’ai choisi d’être seule pour mieux m’écouter. »
Dans un monde saturé de bruit, de sollicitations et d’images, la solitude devient un sanctuaire intérieur. Un lieu où l’on se retrouve, où l’on respire, où l’on guérit.
Être seule, ce n’est pas être vide. C’est parfois se réapproprier son rythme, ses désirs, ses priorités.
Certaines femmes choisissent de vivre seules. D’autres décident de partir en retraite, de marcher seules, de dîner seules. Et dans ces silences choisis, elles découvrent une puissance nouvelle : celle de ne plus avoir besoin d’être validées à chaque instant.
Il faut du courage pour être seule. Dans un monde où la norme est l’attachement, oser s’attacher d’abord à soi-même, c’est subversif.
« Ma solitude est un jardin où je me plante, où je pousse. »
– témoignage d’une lectrice
Cela ne veut pas dire refuser l’amour, l’amitié ou la famille. Cela veut dire savoir être bien avec soi-même, pour mieux choisir les autres. Sans dépendance. Sans peur.
On apprend aux filles à plaire, à séduire, à vivre pour les autres.
Mais on ne leur apprend pas à être seules sans se sentir abandonnées.
À être leur propre ancrage. Leur propre présence.
Le moment est venu de dire aux femmes, jeunes ou moins jeunes :
Tu as le droit de choisir la solitude, non comme un repli, mais comme une manière d’exister plus intensément.
La prochaine fois qu’on vous dira « tu es encore seule ? », répondez calmement :
« Non, je suis avec moi-même. Et je vais très bien. »
Chez Femmes Maghrébines, nous croyons que la liberté féminine passe aussi par le droit à la solitude choisie. Et qu’il est temps de la déculpabiliser.