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Selon une étude réalisée par des chercheurs américains, la douleur d’un chagrin d’amour est bien réelle et comparable à une souffrance physique, et il serait possible de la soulager grâce à un placebo. Cette recherche, publiée dans le Journal of Neuroscience par l’équipe de l’Université du Colorado à Boulder, révèle que croire en un remède, même s’il est inactif, peut considérablement réduire l’intensité de cette souffrance émotionnelle.
Le Chagrin d’Amour et la Douleur Cérébrale
Lorsqu’une relation se termine, la douleur émotionnelle qui en résulte peut sembler insurmontable, augmentant le risque de dépression dans les mois qui suivent. Les scientifiques de cette étude ont observé qu’en persuadant les personnes de prendre un remède, même s’il ne s’agissait que d’une simple solution saline, leur cerveau réagissait comme s’il avait réellement reçu un traitement.
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont mené une expérience auprès de 40 participants, en leur demandant de regarder des photos de leur ex-partenaire tout en se remémorant leur rupture, sous observation IRM. Parallèlement, une douleur physique légère a été induite sur leur avant-bras, permettant de comparer la réponse du cerveau face à la douleur émotionnelle et physique. Les résultats ont montré que ces deux types de douleur activaient des régions similaires du cerveau, confirmant ainsi la réalité de la souffrance ressentie lors d’un chagrin d’amour (Sciences et Avenir).
L’Effet Placebo : Un Spray Nasal pour Apaiser le Cœur Brisé
Afin de tester l’efficacité du placebo contre cette douleur émotionnelle, les scientifiques ont administré un spray nasal aux participants. À la moitié d’entre eux, il a été annoncé que ce spray aiderait à soulager leur chagrin, tandis qu’à l’autre moitié, on a simplement expliqué qu’il s’agissait d’une solution saline sans effet thérapeutique. Les résultats ont montré que ceux qui croyaient avoir reçu un traitement ressentaient une diminution notable de leur souffrance, visible dans leur activité cérébrale.
Cette diminution de la douleur est attribuée à l’activation du cortex préfrontal dorsolatéral, une région du cerveau impliquée dans la régulation des émotions, et à la stimulation de la substance grise périaqueducale, qui libère des neurotransmetteurs tels que la dopamine et les opioïdes, capables d’atténuer la tristesse.
L’Importance de l’Espoir et de l’Action
Selon le Pr Tor Wager, principal auteur de l’étude, le simple fait de croire que l’on agit pour aller mieux peut avoir un impact significatif sur la manière dont notre cerveau gère la douleur. « Rien que le fait de faire quelque chose pour soi et de s’engager dans quelque chose qui redonne de l’espoir peut avoir un impact », explique-t-il. Ainsi, lorsque l’on traverse une période de rupture, il est conseillé de se lancer dans des activités positives et apaisantes pour mieux gérer ses émotions et retrouver un sentiment de bien-être.
Cette recherche ouvre la voie à de nouvelles stratégies pour gérer la douleur émotionnelle liée aux ruptures amoureuses, démontrant l’importance de l’esprit et de la perception dans la manière dont nous ressentons et traitons la souffrance (Sciences et Avenir).
Sources : Sciences et Avenir, Journal of Neuroscience.