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La 16e édition du Festival International du Film Oriental de Genève placée sous le signe de l’espoir

  • La 16e édition du Festival International du Film Oriental de Genève placée sous le signe de l’espoir

Du 21 au 27 juin 2021, se tiendra à Genève la 16e édition du FIFOG.

Malgré une conjoncture complexe, il mettra en lumière une quarantaine d’œuvres cinématographiques du Maghreb et du Moyen-Orient, sous la Présidence de Joumana Haddad, journaliste et écrivaine militante Libanaise.

Créé en 2006, cet événement a la particularité de persévérer, non sans difficulté, à projeter des films d’Orient en Occident pour instaurer un dialogue et braver les clichés autour de débats, d’ateliers et d’expositions.

Tahar Houchi est à l’initiative de ce projet autonome et indépendant qu’il dirige avec passion et ténacité. Il nous livre ses motivations à promouvoir différents cinémas d’Orient à Genève, une ville cosmopolite d’échanges et de rencontres : « j’ai constaté que le cinéma oriental est assez dynamique dans chaque pays. Il évolue de manière autonome avec peu de collaborations, et très peu d’œuvres cinématographiques ont la chance d’accéder à une exposition internationale. De ce fait, j’ai voulu créer une fenêtre artistique depuis l’Occident vers l’Orient. Un espace de rencontre entre les producteurs et réalisateurs de ces pays et un public qui n’a pas l’habitude de voir ce genre de films sur grand écran. Genève était le lieu idéal de part son ouverture culturelle et son soutien aux artistes étrangers. Les films sélectionnés transmettent au public des messages à travers une vision artistique et restituent une image réelle, sincère et authentique des sociétés orientales. Une image différente des clichés véhiculés par les médias qui la résume souvent à des faits péjoratifs tels que l’islamisme, la corruption, l’instabilité politique et oppression de la femme. Par ailleurs, force est de constater que l’Occident a tendance à mélanger toutes les sociétés et cultures en un seul bloc. Sans tenir compte des diversités linguistiques, culturelles et religieuses qui peuvent être différentes au sein même d’un seul pays. Il était primordial de restituer ces précisions pour l’analyse, la compréhension et la reconnaissance de chacune des identités. »

Le travail acharné de Tahar Houchi a porté ses fruits. Aujourd’hui, cet événement compte à son actif plus de mille projections de films en version originale, l’accueil de plus de 300 invités et une cinquantaine de films primés. Cette expérience et sa notoriété lui confèrent la capacité de collaborer en synergie avec d’autres festivals internationaux à Kimolos en Grèce, à Kazan en Russie, ou à Rabat au Maroc entre autres.

Le FIFOG est une opportunité indéniable pour les artistes mais aussi un tremplin. Il ouvre ses portes à des producteurs et réalisateurs de tous horizons, connus ou non, afin de faire émerger des talents et participer à leur évolution. Il a permis à certains de devenir des références au sein de leurs pays. Mais aussi d’être reconnus, primés ou sélectionnées dans d’autres prestigieux événements tels que le Festival de Cannes, voire même aux Oscars à l’instar de Kawtar Ben Hania (Tunisie), Najwa Najjar (Palestine), Nourredine Lakhmari (Maroc), Amin Sidi-Boumediene (Algérie) ou Lokman Slim (Liban) par exemple.

Cette année, le 7e art Oriental sera une ode à l’espoir, dont chacun a sa propre définition. Pour Joumana Haddad, l’espoir fait écho à la situation géopolitique de son pays, le Liban. Elle le caractérise comme « un exercice de vie face à la mort qui nous assiège de partout. Comme une vengeance. Pour respirer. Pour exister, alors que tout autour de nous semble vouloir nous en priver. » Et pour Tahar Houchi, l’espoir incarne « la pérennité malgré les difficultés. De permettre à tout à chacun de réaliser ses rêves, ses films et ses passions. »

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