Dossier Sexualité : Absence d'Orgasme… Comment Retrouver l'Extase

Par Rana HAMROUNI SexTherapist & Life Coach-

« Paroxysme du plaisir », « véritable raz-de-marée », « tremblement de terre », « vague déferlante », « petite mort »… Les descriptions de l’orgasme ne manquent pas ! Il faut d’abord savoir que si l’orgasme est un point culminant fort agréable, il n’a rien de nécessaire pour des ébats épanouis et ne doit pas être une finalité à atteindre à tout prix.

Comment mettre toutes les chances de son côté ?

L’importance de la relation avec son propre corps :

Le rapport à son corps est un élément important dans l’atteinte de l’orgasme. Mieux on connait son corps et plus on sait ce qu’on aime ou pas et ce qui est susceptible de nous faire monter au septième ciel. Mais pour cela, il faut être à l’aise avec son corps et avec soi-même. Plus on a confiance en soi, plus on a une bonne estime de soi-même, plus on est bien dans le rapport à son corps et dans le rapport à son identité et plus c’est facile de lâcher prise et d’atteindre l’orgasme. S’il y a des doutes sur ce terrain-là, ça va compliquer les choses.

L’importance de l’exploration en solitaire :

C’est en apprenant à connaître son plaisir qu’on saura où le trouver ! Pour trouver l’extase à deux, il faut commencer par explorer le chemin en solitaire. Si vous n’arrivez jamais à atteindre l’orgasme, c’est peut-être parce que vous ne connaissez pas suffisamment les secrets de votre intimité. Et pour les connaître, il faut aller à leur rencontre, partez à l’aventure coquine ! Selon les femmes, certaines zones seront plus ou moins délectables et les orgasmes pourront apparaître après stimulation de tel ou tel point de plaisir ! Une quête en solo permet de mieux connaître son intimité et d’être capable ainsi de guider son partenaire par la suite.

En faisant de somptueux préliminaires :

Exigez de votre partenaire des préliminaires dignes de ce nom avec caresses sensuelles sur tout votre corps, en allant des zones érogènes secondaires vers les zones directement sexuelles, avec le doigt léger et la langue agile, le cunnilingus étant chez certaines un tremplin efficace pour atteindre l’extase… En prenant le temps des caresses langoureuses et prolongées avant de rentrer dans le vif du sujet, on se donne plus de chances de s’aventurer ensuite vers le chemin de l’extase. N’hésitez pas non plus à utiliser du lubrifiant pour faciliter les caresses intimes… Il faut prendre le temps de réveiller le corps pour qu’il soit réceptif au plaisir.

Un périnée musclé :

Les difficultés à atteindre l’orgasme peuvent être dues à une mauvaise musculation de votre périnée. Outre les nombreux bienfaits d’un périnée tonique pour maintenir les organes de la zone ou prévenir l’incontinence urinaire, il est également essentiel pour connaître des orgasmes à la hauteur de vos attentes. En effet, l’orgasme se manifestant par une série de contractions musculaires, plus vous aurez le plancher pelvien costaud, plus vous aurez de chance de ressentir des orgasmes ! Pour muscler votre périnée, vous pourrez pratiquer régulièrement des exercices de Kegel, avec ou sans Boules de Geisha selon la routine d’exercice que vous souhaiterez pratiquer.
En se relaxant :
Comme nous l’avons dit, le stress est l’ennemi numéro un du plaisir. Alors détendez-vous complètement avant de partir à sa recherche. Si votre vie est parsemée de stress, mettez-vous au yoga ou à une forme de médiation de manière à pouvoir faire le vide et rendre votre corps réceptif au plaisir.
L’importance des fantasmes :

Avoir une vie érotique intérieure permet d’être plus réceptive au plaisir en général. Il ne faut donc pas hésiter à laisser vagabonder son esprit vers des pensées lubriques érotiques. Si vous trouvez que votre vie coquine intérieure n’est pas assez développée, plongez-vous dans des lectures torrides ou élaborez des scénarios coquins avec votre partenaire afin de pimenter vos galipettes. Plus votre corps brûlera de désir et sera transporté dans des sphères d’excitation qui changent de l’ordinaire, plus il sera à même de rencontrer ces puissantes explosions de plaisir…
L’importance du partenaire :
Dans le cadre classique de la quête orgasmique à deux, le partenaire tient évidemment un rôle crucial. Si votre camarade de jeu n’est pas des plus doués, que ses intuitions de caresse ne sont pas les meilleures, le sommet attendu sera plus difficile à atteindre. Mais la galipette, comme tout, ça s’apprend ! Guidez votre partenaire, encouragez les caresses qui vont dans le bon sens, rectifiez le tir avec lui pour qu’il vous accompagne sur le chemin de l’extase.
En faisant l’amour souvent :
C’est en forgeant que l’on devient forgeron, c’est dans l’orgie répétée que vient l’orgasme convoité… Plus vous ferez l’amour et plus vous aurez de chances de rencontrer cet orgasme attendu. D’abord parce que votre corps sera stimulé régulièrement, mais aussi parce que vous vous connaîtrez alors intimement mieux avec votre partenaire : vos points de plaisir n’auront plus de secret !
Pendant les rapports :
Une fois tout ce (doux) travail effectué en amont, il ne restera qu’à vous plonger dans les plaisirs de la galipette en prenant toujours bien soin de mettre toutes les chances de votre côté !
La caresse encore et toujours :
Même une fois les préliminaires terminés et les ébats entamés, votre partenaire doit poursuivre les caresses sur tout votre corps pour maintenir l’état d’excitation et l’éveil des sens.
L’importance des caresses pendant l’étreinte :
Dans le feu de l’action du va et vient voluptueux, le partenaire masculin ne doit pas négliger de caresser les seins ou les fesses pour aider dans l’ascension du plaisir. En effet, lorsque la poitrine est stimulée, des vagues d’ocytocine envahissent alors le corps, ce qui facilite l’atteinte de l’orgasme !
L’importance de l’abandon :
Le fait de ne pas parvenir à « orgasmer » peut révéler une difficulté à lâcher prise, à s’abandonner. La part psychologique de l’orgasme et du plaisir féminin en général est très importante. Il faut être dans un état de parfaite quiétude pour s’autoriser soi-même à atteindre ce sommet grisant. Rappelez-vous que la sexualité est une activité ludique qui ne peut s’effectuer dans la contrainte. Beaucoup de femmes vous le diront, pour que l’orgasme pointe son nez magistral, il faut être prête à le recevoir ! C’est-à-dire qu’il faut se laisser aller complètement à son plaisir, ne rien retenir, oublier les tracas quotidiens et ne pas hésiter à crier son plaisir pour qu’il explose !

L’orgasme n’est pas une fin

Comme nous vous l’avons déjà précisé, une femme qui n’a pas d’orgasme n’est en rien anormale… Ce pic de plaisir ne doit pas être un objectif ultime, les joies érotiques sont multiples et l’orgasme n’est que la plus célèbre et la plus célébrée de toutes… Il n’est que le point culminant d’une chaine de plaisirs vallonnés… Caresses sensuelles et subtiles ou étreintes profondes, le plaisir sexuel se conjugue sous différentes formes de délices et l’orgasme ne doit pas être un objectif à tout prix. Il est certes tentant et merveilleux, mais la sexualité doit rester un plaisir simple, beau et réjouissant et non une aventure contraignante et laborieuse à la recherche d’une extase incertaine… Jouir est un plaisir, pas un asservissement.
De l’épanouissement sans orgasme
Toute femme est pré-orgasmique et possède une puissance sexuelle et une capacité de jouissance inouïe, symbolisée par le clitoris qui est le seul organe du corps humain dédié au seul plaisir (quand le pénis sert également à la reproduction et à la miction). Il ne sert à rien d’autre. Les hommes ont  tout à gagner à ce que leurs compagnes s’ouvrent vraiment à eux et trouvent la voie de leur plaisir. C’est toute la relation sexuelle qui prend une autre dimension, pour l’un et l’autre.

Quand consulter ?

Parfois, l’anorgasmie peut constituer un obstacle à une féminité épanouie. Ou être source de culpabilité, d’une mauvaise estime de soi, ou encore de problèmes et d’incompréhensions dans le couple. Dès qu’elle cause de la souffrance ou du mal-être, il est bon de consulter. Mieux vaut aller voir en priorité un sexothérapeute ou un sexologue – plus qu’un gynécologue ou un médecin généraliste-, formés pour ce type d’accompagnement.