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Le bureau politique du Néo-Destour appelle à une grève générale pour le 20 novembre 1937. Ce durcissement amène le président du Néo-Destour, El Materi, à présenter sa démission le 3 janvier 1938.
À Bizerte, dans le nord du pays, une manifestation s’oppose le 8 janvier à l’interdiction de territoire frappant le leader destourien local, le militant syndicaliste Hassan Nouri ; elle est durement réprimée avec un bilan de six morts et des dizaines de blessés. Celle-ci n’entame en rien la détermination de Bourguiba et des autres membres du parti à mobiliser les masses populaires face à l’escalade de la répression.
Les étudiants de l’Université Zitouna sont incités à faire grève, ce qui provoque le renvoi de 108 d’entre eux (dont 88 Tunisiens) pour activités au sein du Néo-Destour, formation de comités estudiantins liés au Néo-Destour et associations illégales.
Ali Belhouane, que l’on surnommera le « leader de la jeunesse », donne une conférence sur le « rôle de la jeunesse dans la bataille de libération nationale » à laquelle 700 élèves de différents établissements scolaires assistent. Le Conseil national du Néo-Destour, réuni les 13 et 14 mars, adopte une motion appelant à la poursuite des manifestations, au non paiement des impôts et au boycott du service militaire.
Belhouane est congédié du Collège Sadiki où il enseigne. Ayant eu vent de ces activités, les autorités du protectorat anticipent en procédant à l’arrestation de Youssef Rouissi, Hédi Nouira, Salah Ben Youssef et Slimane Ben Slimane accusés d’incitation à la haine raciale et d’atteinte aux intérêts de la France en Tunisie. En représailles, le Néo-Destour organise, le 7 avril, une manifestation principalement formée d’étudiants et drainant 2 500 personnes devant le palais beylical d’Hammam
Lif. Mongi Slim, membre du Conseil national du Néo-Destour, parvient à rencontrer le bey et sollicite son intervention en vue d’obtenir la libération des responsables emprisonnés.
(à suivre)