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Loi 52 : Crise d’une société et d’un Etat !!

  • Loi 52 : Crise d’une société et d’un Etat !!

La gravité de phénomène de drogue reflète la crise de la société tunisienne et la réalité d’une génération qui règne dans une situation désespérée et qui souffre de sentiments de perte et de manque d’intégration et de marginalisation et d’absence d’espoir et d’un faible sentiment d’appartenance et d’importance individuelle et collective.
Il  reflète également une crise d’un  Etat  qui n’est pas en mesure d’accomplir et assumer ses responsabilités en termes de protection de ses citoyens et de la production d’une approche globale et synthétique qui met en œuvre une stratégie préventive, thérapeutique, juridique et pénale.
La Tunisie est devenue aujourd’hui un marché de consommation qui touche toutes les classes sociales. Il s’agit donc d’un climat favorable à la consommation de drogue, et surtout de la matière de cannabis « zatla » et ce qui donne la preuve de l’échec des approches traditionnelles.

La drogue dans les lycées 

La direction de médecine scolaire et universitaire a réalisé une étude monographique sur ce sujet sur les élèves du gouvernorat de Tunis, publié au mois de Février 2013 et reflète l’état de panique.
Selon une étude monographique menée par la direction de médecine scolaire et universitaire   ;   11,6 % des élèves ont consommés des dérivés de  drogue, 50 % des élèves ont consommés le drogue ou l’alcool ou le tabac (répartis entre 61,1% garçons et 40,9 % filles), et 3 % ont consommés    le cannabis « zatla » et 0,8 % la cocaïne.
  80 % des élèves  espèrent consommer le drogue!!! tout en sachant ses dangers pour la santé. 

Comprendre la loi 52

Les premiers chapitres de cette histoire ont commencé par la Convention internationale pour la lutte contre la drogue après une session de l’Organisation des Nations Unies le 30 Mars 1961, qui été signé par  la Tunisie le  jour même dans un contexte social et culturel tunisien spécifique qui n’as pas le but de restriction de liberté mais plutôt une question de valoriser les valeurs de travail et de production pour réussir le défis de modernisation social et culturel et économique.
Plus tard une loi a été adoptée  pour l’interdiction de drogue le 3 Novembre 1964.Cette approche peut être justifiée et légitime dans son contexte historique, parce que, peut être, si elle n’as pas lieu, le peuple tunisien se trouve aujourd’hui dans une situation pareille de certains des autres peuples du Maghreb et du Moyen-Orient.
Des décennies plus tard la loi sur la drogue N° 52 de 1992 du 18 Mai 1992  est apparu et a porté ainsi des sanctions sévères mettant dans le même panier tous les groupes sociaux et groupes d’âges et tous les catégories sans exception ; commerçants de drogue, consommateurs et consommateurs négatifs… Mais est ce que c’est la solution ?

 

La Crise est  profonde

Contrairement de  ceux qui défendent ce phénomène  et  certains consommateurs ou tolérants avec ce phénomène, il est prouvé   médicalement que les risque de consommation de « zatla » sur la santé est confirmé en terme de santé  psychologique et organique. Mais l’approche purement juridique reste inapte de donner  des résultats radicaux.
Selon un rapport publié l’an dernier par la cellule des sciences criminelles de Centre des Etudes Juridiques ; 30 % des consommateurs de drogues sont entre les âges de 13 et 35 ans,  répartis comme suit: 57 %  entre  13 et 18 ans et 36,2 % Entre 18 et 25 ans et 4,7 % Entre  25 et 35 ans et 2 % Entre 35 et 50 ans. DONC la plupart des consommateurs sont des élèves et des étudiants et des jeunes  gents fonctionnaires.
La loi  ne suffitpas pour remédier à un phénomène qui a des conséquences catastrophiques sur l’avenir de la Tunisie à court et moyen et long terme.Aujourd’hui il devient impératif de lancer des études prospectives sur ce phénomène afin d’anticiper et de prendre les mesures nécessaires.
 

Tarek Belhadj Mohamed
Chercheur en sociologie

DOSSIERS SPÉCIAUX