- société
Vous recevez une notification que l’une de vos amies ou l’un de vos amis était en direct. Vous accédez pour voir la vidéo. Et par malheur vous tombez sur une scène de viol. Vous tombez des nus.
Ceci frôle l’absurde et le non-sens,l’affaire est sordide et écœurante une scène de viol diffusée en direct sur Facebook. On faisait L’éloge de la banalité et du quotidien qui sont souvent mis en avant dans sur Facebook et qui menaçait notre intimité, mais là à diffuser une scène de viol, ceci tourne vers un vrai cauchemar.
La nouvelle, frustrante et choquante au même temps relance la question de l’usage des réseaux sociaux et surtout de la modération des contenus. Trois jeunes Suédois, âgés de 18,20 et 24 ans ont en effet été arrêtés et accusés d’avoir violé une femme de 30 ans. Les délinquants ont diffusé en direct les images de l’agression… sur une page Facebook.
L’agression s’est déroulée dans la ville d’Uppsala, à 70 kilomètres au nord de la capitale Stockholm. Selon un témoin qui aurait vu le crime sur la page Facebook et a alerté les autoritésles trois agresseurs présumés, ont agressé une femme dans leurs appartement. L’un d’eux aurait « arraché les vêtements » de la jeune femme avant de « s’allonger sur elle » pour la violer. La jeune femme est doublement victime, victime d’un viol et victime d’un cyber harcèlement.
L’agresseur en question, en plus d’avoir diffusé en direct sur Facebook le crime, il aurait notamment filmé la scène et pris des photos pour les diffuser sur Snapchat, un autre réseau social aussi populaire que face book et qui permet de partager du contenu. Pire encore, selon la télévision nationale suédoise, les délinquants auraient aussi fait une autre vidéo où les trois agresseurs menaçaient leur victime, qui était dans un état de semi-inconscience, d’affirmer face à la caméra qu’elle n’avait pas été violée. Ce serait lors de cette seconde prise de vues que la police est intervenue, appréhendant les trois hommes.
Le groupe fermé au nom duquel était la page où le viol en direct a été diffusé comptait plus de 60.000 membres, soit autant de spectateurs potentiels. Les images ne sont plus disponibles et la police essaie de retrouver les internautes qui ont pu assister aux faits et en faire éventuellement des captures pour étoffer le dossier et comprendre le déroulement de l’agression. Le service de communication de Facebook pour la Scandinavie a dénoncé un « crime répugnant » et précisé que ses « équipes travaillent nuit et jour pour vérifier les contenus signalés par les utilisateurs ».
Et oui, aujourd’hui nous sommes piégés. Traqués, pistés, numériquement indexés. Ce n’est plus un Big Brother qu’il faut craindre, mais des milliers. La révolution technologique a fini par donner raison au prophétique George Orwell: nous voilà plongés dans l’ère de la surveillance diffuse et des intrusions silencieuses. Y a-t-il encore un endroit où l’on puisse aller sans se faire repérer? Pas sûr. Peut-on éviter qu’un saligaud plombe votre réputation sur le Net, si l’envie lui en prend?
F.M