Une femme qui s’aimait… !

 
Comment est-ce qu’une jeune femme issue d’une bonne famille, cultivée, belle et stable financièrement peut-elle sombrer dans cette spirale infernale ??
Des notes de Nirvana et des volutes des nuits sensuelles à la griserie des corps et l’extase des expériences illicites. Il n’y avait qu’une fine voile transparente entre la vie qu’elle menait le jour ; entre son rôle de maman et son travail en tant que consultante et écrivaine et celle qu’elle menait le soir. Une schizophrénie tapante qui la poussait à piétiner la réalité et se draper du mauvais rôle par moment. Sa double vie était à peine perceptible sauf pour les compagnons d’un soir qui s’évaporaient devant son charme dès l’aube.
Au cours de la journée, elle jonglait et faisait ce qu’elle maitrisait le mieux ; travailler comme une dingue. C’est la nuit venue qu’elle vivait ce flirt avec le diable. Elle se transformait en petite déesse nocturne qui cultivait parfaitement son ascendant sur les hommes et leur avidité à son beau corps. Elle par contre c’est sa vulnérabilitéet sa dépendance qui la consumaient. Elle vivait dans un monde cru et cruel avec une simplicité déconcertante en épousant ce malaise insidieux qui la pousser dans un éternel tourment.Elle frôlait la quarantaine. Elle était belle, d’une silhouette élancée. On voyait à peine les rides sur son beau visage d’une femme tourmentée. Nue, chaque matin, devant la glace, elle mettait des quarts d’heure à se contempler. Elle voyait le reflet, l’image que son corps renvoyait. Un corps de femme, un corps comme les autres. Un corps sensiblement semblable à celui des autres humains. Un corps qu’on censurait je ne sais pour quelles raisons. Un corps avec ses petites faiblesses et ses petites particularités  qui faisaient d’elle ce qu’elle était.
Un jour, elle brisera le mutisme dans lequel elle s’est volontairement enfermée pour dire qu’elle n’est pas une traînée et qu’elle était juste une femme qui s’aimait… !
Par Emna Khelifi