Les 18 du haut de mes 40 ans (6 ème partie)

Myriam ESSOUSSI 
Rentrée à la maison je senti le froid de ce vide qui hantait mon immense demeure, pas un cri, pas un bruit même pas le souffle d’une respiration. Tout avait l’air figé, glacial comme si la maison elle-même était surprise de voir autant de tranquillité. Seuls les tableaux donnaient une pincée de vie à cet endroit tellement lugubre malgré sa vasteté et sa richesse sur tous les plans sauf celui de la vie. Je devais toute cette sérénité à mon divorce depuis quelques années déjà.
Ce n’est que la conséquence d’un homme convaincu d’être nait pour plaire. Attirer l’attention était sa deuxième nature, il aimait les femmes… non il aimait la gente féminine car il ne sélectionnait pas, il voulait gouter à tout et en redemandait encore et encore.
Vivre dans le mensonge, j’arrivais à fermer les yeux sur certaines choses mais le jour où la confiance est mise à l’épreuve et que le doute devienne notre rival, l’autre femme qu’on n’arrive à chasser de notre esprit, l’angoisse que chaque seconde peut être fatale, à ce moment mêmes les sentiments les plus profonds n’auront plus aucun sens. Pourtant au début de notre relation je nous revoyais un peu au loin remontant la pente de l`envie, respirant l`allégresse de l`insouciance  et de la simplicité.
Je nous revoyais s`aimant sous le regard des passants étonnés et des jeunes effarouchés par cette passion qui nous entourait. Je cherchais son rire, il demandait mes caresses, je  lui volais des baisers et il ne pensait qu` à me rendre heureuse. Le bonheur se cachait dans chaque coin de rue et moi j`avais trouvé la ruelle qui me convenait. Entre nous c`était des soupirs, des fou-rires, de l`attention et beaucoup de respect… Dans son parfum je retrouvais les plus beaux détails de son amour, dans sa douceur se cachait mes meilleurs souvenirs et c`est surtout sur sa peau que j`aimais le sentir et c’est ce même parfum qui ne me quitte plus depuis ma rencontre avec l’homme de la carte. Pourquoi les hommes qui m’attirent portent-ils tous cette même odeur d’autorité exquise. On a beau remuer ciel et terre on tombe toujours sur le même type d’homme. Pour ma part c’était les machos, orgueilleux trop imbibés par leur personne, trop occupés pour faire attention au temps qui passe, qui blesse et qui fini par tout emmené avec lui… qui portent le même type de parfum. Notre dernière discussion s’était :
– Lui : ton amour est exceptionnel
Moi : ravie que tu l`aies enfin compris
Lui : je l`ai toujours su et je t`aime aussi tu le sais
Moi : il est un peu tard mais l`essentiel que tu l`aies compris, à un de ces jours
Lui : tu es dure
Moi : non, je suis épuisée
Lui : je ne t’oublierai jamais
Moi : consacres-toi un peu de temps et on redeviendra les étrangers qu’on a été un jour…
Et tout est fini sur des notes aussi tristes que ces larmes qui coulaient sur mon cœur le déchirant de mille façons. Oui je l’aimais encore à cette époque et très probablement jusqu’à cet instant mais je suis une femme qui demande de l’attention, sur les bords ma requête est facile mais sur le concret c’est juste un fantasme.