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Exposition "La dernière danse" d'Augustin Le Gall à l’Institut français de Tunisie

  • Exposition "La dernière danse" d'Augustin Le Gall à l’Institut français de Tunisie

 
L’Institut français de Tunisie (IFT) accueille, jusqu’au 6 juillet 2016, une exposition du photographe Augustin Le Gall intitulée ‘‘La dernière danse’’.
L’exposition photographique, qui rend hommage au stambeli, héritage spirituel et musical de la communauté noire en Tunisie, offre au public tunisois une occasion de re-découvrir, à travers une sélection de photos, un pan de leur héritage culturel, qui demeure encore méconnu. On trouve parmi les styles de la musique tunisienne, le mezoued, le stambali et le salhi qui allient mysticisme, poésie et ambiances de fête et de transe.
Le Stambali est un culte de possession, qui prend sa source en Afrique Sub-saharienne. Il s’est répandu en Tunisie et dans le Maghreb avec les populations amenées en esclavage pendant la traite orientale. Ce rituel est pratiqué par les communautés noires de Tunisie. Mélange entre culte des ancêtres du peuple Haoussa et culte populaire des saints musulmans, le Stambali est devenu une tradition dans la Tunisie contemporaine. Cet échange entre la culture noire africaine et la culture islamo-magrébine a fait que ces pratiques ancestrales se présentent à la fois comme un art, un système de croyances, un répertoire de chants sacrés et enfin un rite extatique.
En effet, en 2008, Augustin Le Gall a rencontré Riadh, l’un des derniers initiés du culte Stambali en Tunisie. Devenu aveugle à l’adolescence, Riadh fut initié par les dernières Arifa de la communauté noire de Tunis. Sa maladie, signe de la volonté des esprits pour choisir ceux ou celles qui deviendront cette passerelle entre le monde des esprits et le monde des humains, fut considérée comme la marque des esprits pour que Riadh devienne à son tour Arifa et transmette leurs pouvoirs aux humains. Pourtant Riadh ne vient pas de la communauté noire et sa famille n’est pas adepte du culte du Stambali.
Aujourd’hui, Riadh est le gardien d’une des quatre maisons qui était dédiées aux pratiques du stambali. C’est au cœur de cette petite maison traditionnelle de la médina de Tunis que repose le saint Sidi Ali Lasmar, personnage sacré de la communauté noire de Tunis. C’est ici que, deux fois par an, Riadh organise ses cérémonies privées qui attestent de son lien au sacré et c’est ici que les adeptes viennent le solliciter pour parler aux esprits.
Riadh voit cette tradition de plus en plus disparaître en Tunisie. Des quatre maisons dédiées au Stambali, héritage donnés aux esclaves affranchis, il n’en reste qu’une. Les ancêtres et anciennes Arifa sont aujourd’hui décédés et les nouvelles générations délaissent ces traditions.
Lina.B

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