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Si il ne faut qu’une seconde pour fabriquer un sac plastique, il sera utilisé seulement 20 minutes en moyenne mais polluera les écosystèmes pendant des siècles
Source : notre-planete.info, http://www.notre-planete.info/actualites/3868-sacs-plastiques-lois-France-Europe
Les sacs en plastique… Qui n’en a jamais utilisé, qui n’en a pas, roulés en boule dans un coin de notre cuisine pour les utiliser quand on en a besoin. Pas moins d’un milliard de ces petits sacs sont utilisés chaque année en Tunisie, avec plus de la moitié dans les hypermarchés.
Les sacs en plastique, dont plus de 80% ne sont ni collectés ni recyclés font aujourd’hui partie de notre paysage quotidien, que ce soit en ville ou même dans la campagne où ils s’accrochent aux branchages des arbres les transformant en autant d’épouvantails géants.Mettant entre 100 et 400 ans pour se dégrader, en plus de la pollution visuelle, les sacs en plastiques engendrent plusieurs nuisances écologiques en affectant la biodiversité avec plusieurs conséquences comme la mortalité chez les tortues marines, les dauphins et les oiseux marins, en provoquant leur mort par étouffement.
Ces animaux, se nourrissent essentiellement de méduses et confondent les sacs qui atterrissent en pleine mer avec leurs proies favorites, les deux ayant une forme très semblables. Les sacs ainsi avalés finissent par provoquer la mort de ces animaux… Plusieurs spécimens de tortues marines par exemples, mortes et disséquées, révèlent un grand nombre de sacs dans leur estomac.
Sur le plan international, certains pays africains et européens ont déjà déclaré la guerre aux sacs en plastique, comme le Sénégal, l’Afrique du Sud et le Maroc, la France, l’Italie, …
En Tunisie, le ministère de l’Environnement et du Développement durable a décidé, en vertu d’un décret gouvernemental, d’interdire, à partir de 2016, l’importation des sacs en plastique, leur industrialisation et vente en Tunisie.
Cette décision a engendré un bras de fer entre le gouvernement et la chambre syndicale nationale des fabricants et transformateurs de plastique, ces derniers estiment que les responsables n’ont pas tenu compte des conséquences de cette interdiction sur les industriels qui fabriquent les sacs en plastiques et qui emploient, chacun, des dizaines de personnes qui risquent de se retrouver au chômage outre les prêts que ces industriels ont contracté auprès des banques pour acheter leurs machines et qu’ils vont être dans l’incapacité de rembourser si l’activité de leurs usines se voit stoppée.
Les autorités ayant elles-mêmes reconnu que 80% des sacs se trouvant sur le marché tunisien proviendraient du commerce parallèle, le syndicat se pose des questions sur la possibilité de contrôler la distribution de ces sacs sur le marché.
La politique de l’état va dans le sens d’une interdiction progressive et le remplacement des sacs en plastiques par des sacs biodégradables. Il va sans dire que la contribution de la société civile sera primordiale pour sensibiliser les gens et leur faire comprendre l’enjeu de cette interdiction, pourquoi pas en encourageant l’utilisation du couffin traditionnel tunisien qui revient à la mode et qui permet par la même occasion d’encourager les petits artisans.
Par Souhir Buonomo