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L’humanité dans la ligne de mire du terrorisme : De Sidi-Bouzid à Paris, le calvaire est le même

  • L’humanité dans la ligne de mire du terrorisme :  De Sidi-Bouzid à Paris, le calvaire est le même

 
Femmes Maghrébines
Quelques années en arrière, et quand on vivait un vendredi 13, on était partagés entre ceux qui disent que le vendredi 13 est un porte-bonheur et ceux qui affirment le contraire. Afin de nous départager une fois pour toutes, le vendredi 13 novembre 2015, est venu nous donner la réponse finale en nous faisant un vivre un vendredi des plus noirs. Cela a commencé en Tunisie et plus précisément à Sidi-Bouzid où un jeune adolescent berger a été décapité par un groupe terroriste. Alors qu’il se promenait dans les bois en compagnie de son cousin et en surveillant son bétail, le jeune Mabrouk Soltani, âgé de seize ans, a été capturé et décapité par les terroristes. Après l’avoir tué, ils ont mis sa tête en plastic et ont demandé à son cousin de le ramener à la famille.
Le lendemain, et selon les informations dévoilées par plusieurs de nos confrères, la famille Soltani a dû prendre par elle-même la recherche du cadavre de son fils après avoir mis sa tête dans réfrigérateur… Il a fallu aux ministres et aux députés presque vingt-quatre pour réagir et se rendre au domicile du défunt.
De l’autre côté de la rive, des parisiens ont choisi la vie : pendant que certains d’entres-eux suivaient le match opposant l’équipe nationale française à celle de l’Allemagne, les autres sont sortis prendre un verre et partager un plat avec des gens qu’ils aiment. Une troisième catégorie a choisi d’aller assister à un concert musical, idéal pour rompre la routine quotidienne. C’est là qu’on groupe de barbares armés a choisi la mort à la vie : des opérations terroristes simultanées ont visé Paris pour y dessiner le pire carnage de l’Histoire de la France. Un bilan honteux pour la mémoire de tout être humain a été dressé hier, vendredi 13.
La France a décrété le deuxième état d’urgence de son histoire fermant ainsi frontières, musées et monuments historiques. Cette frappe meurtrière sera, à jamais, graver dans les mémoires nous rappelant ainsi, entre autres, l’opération du 11 septembre contre les Etats-Unis d’Amérique.
Mais en France, la dignité humaine semble être beaucoup plus précieuse que chez nous : alors que nos chers compatriotes partagent, en masse, la photo de la tête du jeune Mabrouk, les français s’abstiennent de diffuser ne serait ce qu’un semblant d’une vidéo démontrant sang et cadavre. L’amour de la vie et le déni de la barbarie, c’est ce que nous semblons ne pas avoir compris : normalement, et quand un acte terroriste de cette ampleur nous tombe dessus, nous sommes supposés nous unir et nous rapprocher. Nous, on a choisi de s’échanger les insultes et les accusations. La division, la haine et la banalisation de la violence semblent devenir une monnaie courante et cela, à notre avis, peut être beaucoup plus mortel que le terrorisme lui-même…
Tunisiens réveillez-vous, unissez-vous, aimez-vous et aimez la vie !
Ghalia Ben Brahim

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