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Atef Ben Hassine, conseiller de la ministre de la Culture « Il nous manque la volonté politique pour promouvoir la culture »

  • Atef Ben Hassine, conseiller de la ministre de la Culture « Il nous manque la volonté politique pour promouvoir la culture »

 
En marge de la conférence de presse des Journées théâtrales de Carthage (JTC), nous avons eu cette déclaration de Atef Ben Hassine acteur et conseiller de la ministre de la Culture qui nous a parlé essentiellement des JTC et de l’état de lieu de la scène culturelle en Tunisie.
Pourquoi les évènements culturels en Tunisie n’ont-ils pas encore atteint le niveau des festivals internationaux ?
Le problème budgétaire, n’est qu’un faux problème. Le problème est humain, chacun d’entre nous et à partir de son poste est responsable de la réussite ou de l’échec des événements culturels en Tunisie.
Commençant par les hommes d’affaires, notamment les archi-riches de plus en plus nombreux, qui manquent de citoyenneté, non seulement en matière de promotion de la culture tunisienne mais dans tous les domaines, malgré tout l’argent qu’ils possèdent ils n’ont pas fait preuve d’initiative et penser à réaménager la petite rue de son quartier.
Quant au citoyen tunisien, son souci majeur est son quotidien et notamment son gagne pain alors que la culture n’est pas parmi ses centres d’intérêt, et ce n’est pas pour des raisons financières mais plutôt de mentalité, parce que même dans les journées portes ouvertes de théâtre ou de cinéma, où l’entrée est gratuite, on trouve les salles quasi-vides Ensuite.
Enfin, il faut noter qu’il n’y a pas une volonté politique réelle pour faire évoluer et promouvoir la culture. Les évènements culturels, se préparent en amont et pas en aval. En observant, on trouve des maisons de culture dépassées, délaissées … D’autre part, en Tunisie, on ne prend pas au sérieux les matières culturelles (musique, dessin, théâtre…), alors qu’elles sont des matières de base pour construire une personnalité équilibré de l’individu dès son jeune âge et garantir un citoyen équilibré et par la suite une société équilibrée.
Je suis professeur de théâtre à l’enseignement secondaire, mais les conditions médiocres des cours qu’on nous propose pour enseigner le quatrième art ’art m’ont découragé et j’ai choisi d’arrêter l’enseignement. C’est tout un système qui doit changer pour arriver à réussir nos événements culturels, je le redis, le problème n’est pas financier, car chaque année l’Etat assure cinq millions de dinars de son budget uniquement pour le théâtre , vous pouvez comprendre que, le problème est plutôt lié à la mauvaise gestion, à la mentalité des hommes de métiers, à la conscience du citoyen et puis on peut parler de l’insuffisance du budget qui est un problème moins important mais qui n’est pas négligeable.
Au niveau du ministère de tutelle nous œuvrons pour changer nos démarches de travail et nous commençons, enfin, à travailler avec des méthodes scientifiques et stratégiques A cette occasion, je souhaite un bon courage à mon ami et confrère LASSAD JAMOUSSI
Par RIM OUERGHI BEN GHORBEL

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