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Lancement officiel de l’association Connectin’Group Tunisie
Par Hajer ZARROUK
En partenariat avec la Fondation Freidrich Naumann pour la Liberté, l’association Connectin’ Group international vient de lancer, ce mardi, son nouveau bureau en Tunisie à Diwen Dar El Jeld. L’occasion de mieux cerner les objectifs et les actions de cette jeune association, à savoir l’intégration de la femme tunisienne dans les postes de décision et la participation des jeunes tunisiens au processus décisionnel.
La rencontre a débuté par une allocution de la présidente de Conncting’Group Tunisie, Mme Houda Cherif, suivie de celle du représentant de la Fondation Freidrich Naumann. Les invitées de la journée sont Mme Neila Châabane, secrétaire d’Etat chargée de la femme et de la famille, Mme Meryl Franck, ancienne maire de New Jersey et ambassadrice des Etats-Unis pour le statut de la femme auprès des Nations Unies, et Mme Nouzha Bouchareb, présidente du ConnectinGroup International Maroc.
Dans son allocution d’ouverture, Mme Houda Cherif a souligné le statut fallacieusement privilégié de la femme tunisienne qui, dit-elle, reste « de l’écriture sur du papier ». Les locutrices, à l’instar de Mme Neïla Châabane, ont insisté sur les obstacles qui font face à l’ascension d’une femme à un poste de décision comme la législation qui ne lui permet pas de jongler entre sa vie familiale et sa vie professionnelle, la dominance masculine dans la hiérarchie sociale et professionnelle, la précarité qui touche essentiellement les femmes et les difficultés que celles-ci éprouvent une fois introduites au marché du travail, et ce malgré leur réussite estudiantine et leurs qualités professionnelles. D’où la nécessité, pour la société civile, de promouvoir l’ascension des femmes à des postes de pouvoir, traditionnellement réservés aux hommes.
Mme Neila Châabane a continué dans le même sens en soulignant que l’égalité entre citoyennes et citoyens, présente dans la nouvelle constitution tunisienne, ne doit pas être seulement de l’encre sur du papier. Elle a également appelé les femmes tunisiennes à s’impliquer un peu plus dans la défense de leurs droits car personne ne leurs offrira ces droits sur un plateau d’argent. « Les défis sont énormes, mais les espoirs aussi » a-t-elle ajouté.
Quant à Mme Meryl Franck, elle a enchanté les présents par une communication décalée et légère sur son parcours personnel semé d’embuches (elle est mère de quatre enfants et a été mère au foyer pendant 12 ans). Ces frustrations ont été finalement pour elle un moteur et l’ont poussé aux porte de la vie la politique en intégrant les cabinets d’Hillary Clinton et de Barak Obama, en faisant concurrence aux candidats de son propre parti et en obtenant un poste clé aux Nations Unis.
Finalement, Mme Nouzha Bouchareb a donné un aperçu sur le ConnectinGroup Maroc, ses actions, ses objectifs atteints et son organisation dans le territoire marocain et ailleurs.
L’impression personnelle qui s’est dégagée de ce lancement est la stagnation du statut de la femme en Tunisie. La Tunisie est de plus en plus dépassée par des pays comme le Maroc dont la société civile féminine travaille avec acharnement afin d’améliorer le statut de la femme marocaine et promouvoir ses droits. Quant aux tunisiennes, elles semblent se satisfaire du CSP et des acquis du régime bourguibien, alors que rien n’est définitivement acquis et que faute de progresser, on stagne.