- société
Dans la vie de toute femme, la sphère domestique et celle professionnelle sont étroitement liées, influant réciproquement l’une l’autre. L’équation est aussi évidente, car nulle femme ne pourra s’épanouir et réaliser son être sans cet équilibre au sein de l’environnement domestique et familial.
L’entrée massive des femmes sur le marché de l’emploi perpétue en effet cette confrontation omniprésente et appelle à une conciliation des deux sphères. Ainsi, les femmes font face à des choix difficiles entre réussite professionnelle et accomplissement personnel. Face à ce dilemme de la femme active et mère de famille, les données socio-démographiques mais aussi l’indice synthétique de fécondité (nombre d’enfants par femme) chez les Tunisiennes sont révélateurs d’un malaise atteignant leur taux de participation dans la vie professionnelle. Quand il s’agit de fonder une famille et de décider d’avoir un enfant, les femmes sont plus confrontées à un décrochage professionnel afin de se consacrer entièrement à leurs foyers.
En effet, la société entretient plus que jamais une mentalité et des images illustrant qu’une mère doit être là au retour de l’enfant de l’école, qu’elle doit assurer sa fonction auprès de son bébé de moins de trois ans. Le substitut maternant comme une domestique est automatiquement représenté en tant que substitut pauvre ne comblant en aucun cas l’absence de la mère.
Cependant, dans la conjoncture actuelle, il ne s’agit plus de considérer le rôle de la femme uniquement révolu à éduquer les enfants et assurer l’harmonie au sein du foyer, car les exigences d’une certaine réalité économique, font en sorte que les couples s’entraident afin de subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs enfants autant sur le plan financier qu’éducationnel.
Pour ce faire, les femmes salariées optent, et cela à l’encontre des conditions discriminatoires, pour des manœuvres afin de mieux gérer le quotidien de la mère qui représente un pilier majeur dans l’édifice de l’éducation des enfants et leurs apprentissages. Les stratégies individuelles ne sont pas des moindres pour assurer une adaptation aux réalités des mères travailleuses. Ainsi, pour concilier travail et vie domestique, la femme est constamment amener à aménager ses horaires, à impliquer son mari dans certaines tâches ou à avoir recours à une aide externe de la part de sa famille ou finalement à engager une domestique pour la garde des enfants. A l’heure actuelle, l’articulation entre rythme scolaire des enfants et vie sociale et professionnelle de la mère reste de l’ordre de l’utopique tant que les rythmes imposés par la société sont totalement incompatibles.
Frida Ben Attia