Renforcement de l’autonomie des femmes au Japon : Des modèles féminins tracent la voie.

La gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, consciente de l’importance du réseautage et du mentorat dans la construction d’une carrière, a initié des programmes visant à renforcer l’autonomie des femmes sur le lieu de travail au Japon. Dans un pays où la société demeure largement dominée par les hommes, Koike, l’une des rares femmes occupant des postes gouvernementaux de haut niveau, cherche à changer le statu quo.

« Le pouvoir des femmes est sous-utilisé au Japon », souligne Mme Koike, soulignant l’importance cruciale de libérer l’énergie inexploitée des femmes pour le développement du pays. Malgré les efforts déployés au cours de la dernière décennie pour accroître le nombre de femmes cadres, elles restent gravement sous-représentées dans la majorité des entreprises japonaises, selon les dirigeantes.

Afin de remédier à cette situation, le gouvernement métropolitain de Tokyo organise depuis 2018 des séminaires de « soutien à la carrière » pour les femmes. Le nombre de participants a considérablement augmenté, atteignant près de 1 400 personnes au cours des quatre dernières années.

Yuriko Koike insiste sur l’importance des modèles féminins dans des postes de direction et de prise de décision. « Comme pour les hommes, avoir un bon mentor est très utile. Et disposer d’un réseau de contacts dans différents secteurs est souvent bénéfique pour toutes les parties », souligne-t-elle.

La présidente du comité pour la diversité, l’égalité et l’inclusion au sein du lobby d’entreprises Keidanren, Etsuko Tsugihara, se joint à cette initiative. Elle cherche à présenter un visage différent de l’entreprise japonaise et à offrir des modèles aux femmes. Récemment, elle a conduit une délégation de femmes cadres des entreprises Keidanren aux États-Unis pour des rencontres avec des agences gouvernementales, des organismes des Nations unies, des entreprises et des investisseurs.

Les efforts de Tsugihara et de nombreuses autres femmes leaders témoignent d’un changement perceptible dans la culture d’entreprise au Japon. Les réunions du Keidanren, autrefois dominées par des hommes en costumes sombres et gris, ont adopté des couleurs vives, marquant un progrès significatif.

Cependant, Tsugihara rappelle que le succès ne doit pas être synonyme de surmenage au travail. Bien qu’elle souhaite que sa réussite inspire d’autres femmes, elle souligne l’importance d’aimer son travail pour encourager les générations futures.

En définitive, ces modèles féminins pionniers s’efforcent de transformer la perception traditionnelle des femmes dans le monde professionnel japonais, ouvrant la voie à une plus grande égalité des sexes et à l’autonomie professionnelle des femmes.