Lien préoccupant entre le chauffage au bois et le cancer du poumon chez les femmes.

Le cancer du poumon, longtemps perçu comme une maladie majoritairement masculine, connaît une inquiétante montée chez les femmes. Alors que les taux d’incidence et de mortalité liés à ce cancer diminuent chez les hommes, les femmes semblent être de plus en plus touchées, soulevant des questions quant à l’évolution de cette maladie. Selon l’Institut National du Cancer (InCA), cette tendance est principalement attribuée à l’augmentation de la consommation de tabac chez les femmes depuis 1990.

Cependant, une étude récente a mis en lumière un autre facteur potentiel contribuant à cette hausse alarmante des cas de cancer du poumon chez les femmes : le chauffage au bois. Cette étude, basée sur les données de 50 226 femmes sans antécédents de cancer du poumon, a examiné le lien entre l’utilisation de poêles à bois et l’incidence de ce cancer.

Les résultats de l’étude sont troublants. Sur une période de suivi moyenne de 11,3 ans, 347 cas de cancer du poumon médicalement confirmés ont été enregistrés. Parmi les participantes, 62,3 % déclaraient avoir un foyer ou un poêle à bois à l’intérieur de leur domicile, et 20,6 % utilisaient ces appareils pendant plus de 30 jours par an. Les femmes utilisant leur foyer ou poêle à bois plus de 30 jours par an présentaient un risque nettement plus élevé de cancer du poumon.

En effet, les résultats de l’étude indiquent que l’utilisation fréquente des poêles et foyers à bois est associée à une incidence 70 % plus élevée de cancer du poumon. Ce lien est préoccupant, car il s’applique même aux femmes qui n’ont jamais fumé, mettant en évidence l’importance potentielle de cette source de pollution intérieure.

Bien que davantage de recherches soient nécessaires pour comprendre pleinement les mécanismes sous-jacents de cette corrélation, cette étude souligne l’importance de prendre en compte les facteurs environnementaux, tels que le chauffage au bois, dans la lutte contre le cancer du poumon chez les femmes. Elle incite également à une réflexion sur les pratiques de chauffage et la nécessité de promouvoir des alternatives plus sûres pour préserver la santé pulmonaire de la population féminine.