Les dangers des médicaments contre le rhume : l’ANSM alerte sur 8 médicaments à éviter.

Les maux de gorge sont souvent synonymes de désagrément. Cependant, il existe des solutions naturelles pour les combattre, d’autant plus que l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) tire la sonnette d’alarme concernant les médicaments en vente libre destinés à soulager les symptômes du rhume.

Le rhume, avec ses symptômes classiques tels que le nez bouché, la toux et les maux de tête, est une affection courante. Pour soulager ces désagréments, de nombreuses personnes se tournent vers des médicaments sans ordonnance disponibles en pharmacie. Cependant, l’ANSM met en garde contre le risque d’infarctus du myocarde et d’accident vasculaire cérébral (AVC) lié à l’utilisation de vasoconstricteurs contenant de la pseudoéphédrine et déconseille vivement leur utilisation.

Malgré les mises en garde antérieures de l’Agence du médicament, ces médicaments contre le rhume sont encore largement utilisés. L’ANSM a même engagé une démarche de réévaluation de ces médicaments au niveau européen en février 2023, en raison de nouvelles données inquiétantes.

Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale de l’ANSM, explique : « Malgré les mesures mises en place, les cas graves perdurent. Les données récentes montrent toujours des effets graves, alors que le rhume est une pathologie bénigne. C’est pourquoi nous nous mobilisons aux côtés des médecins et des pharmaciens. »

Qu’est-ce qu’un vasoconstricteur et quels sont les risques ?

Les vasoconstricteurs sont des médicaments conçus pour décongestionner le nez. Ils sont disponibles sous deux formes. Les sprays nasaux nécessitent une ordonnance du médecin, tandis que les comprimés sont en vente libre, ce qui les rend sujets à une utilisation inappropriée. Ces comprimés contiennent de la pseudoéphédrine en association avec un antalgique (comme le paracétamol ou l’ibuprofène 200 mg) et/ou un antihistaminique (tels que la doxylamine, la chlorphénamine, la triprolidine ou la diphénhydramine).

L’utilisation de médicaments vasoconstricteurs contenant de la pseudoéphédrine pour soulager les symptômes du rhume peut entraîner des infarctus du myocarde et des AVC, bien que le risque soit très faible. Ces effets indésirables peuvent survenir indépendamment de la dose et de la durée du traitement. De plus, l’ANSM souligne que le risque est amplifié lorsque des vasoconstricteurs oraux (comprimés) sont utilisés en même temps qu’un vasoconstricteur nasal prescrit.

Quels médicaments contre le rhume sont concernés ?

L’ANSM a publié une liste de huit médicaments à éviter en raison de leur contenu en vasoconstricteurs. Il s’agit de :

Actifed Rhume

Actifed Rhume jour et nuit

Dolirhume Paracétamol et Pseudoéphédrine

Dolirhumepro Paracétamol Pseudoéphédrine et Doxylamine

Humex Rhume

Nurofen Rhume

Rhinadvil Rhume Ibuprofène/ Pseudoéphédrine

Rhinadvilcaps Rhume Ibuprofène/ Pseudoéphédrine

Soulager les symptômes du rhume sans médicament

Face aux risques associés à certains médicaments contre le rhume, l’ANSM recommande quelques gestes simples pour soulager les symptômes :

Utiliser des solutions de lavage adaptées, telles que le sérum physiologique ou les sprays d’eau thermale, pour humidifier l’intérieur du nez.

Maintenir une bonne hydratation.

Dormir avec la tête légèrement surélevée.

Assurer une aération régulière de la pièce, avec une température située entre 18 et 20°C.

Il est essentiel de rappeler que, dans la plupart des cas, un rhume se résorbe de lui-même en 7 à 10 jours. Il est donc primordial de faire preuve de patience et d’éviter l’utilisation inutile de médicaments potentiellement dangereux pour la santé.

Sources :

ANSM – En cas de rhume, évitez les médicaments vasoconstricteurs par voie orale ! 23 octobre 2013.