Femmes Maghrébines
Déclaration à l’opinion publique
Halima Jouini, citoyenne tunisienne et professeure de mathématiques, à l’Éducation nationale, a repris, le premier septembre 2014, sa grève de la faim, en signe de revendication de son droit à un logement décent.
Halima Jouini avait suspendu sa grève, le 28 août 2015, suite aux promesses qu’elle avait reçues de la part de Mr. Ammar Younbaii, Ministre des affaires sociales qui s’est engagé à trouver une solution à son cas, notamment, à travers l’arrangement d’une rencontre entre la concernée et le président directeur général de la Caisse nationale de retraite et de prévoyance sociale, en date du 1er septembre 2015. Rappelons que l’engagement du Ministre des affaires sociales a été formulé au cours d’une entrevue avec une délégation composée de Mr. Abdessatar Ben Moussa, président de la Ligue tunisienne des droits humains, Mme. Bakhta Jmour, membre du comité directeur de l’Association tunisienne des femmes démocrates et Mme Ahlem Belhaj, membre du comité de soutien de Halima Jouini. Néanmoins, le PDG de la CNRPS s’est rétracté de tout engagement, au cours de l’entretien qu’il a eu avec Halima Jouini, comme promis par le Ministre des affaires sociales, faisant fi des promesses de ce dernier, suite à quoi, Mme Jouini a décidé de reprendre la grève qu’elle avait, auparavant, suspendue, cette fois-ci d’une façon ouverte, jusqu’à obtention de son droit.
La situation de Halima Jouini est loin d’être un cas isolé. Celle-ci relève d’une réalité qui cache de nombreux cas similaires et qui renseigne sur le manque de sérieux qui caractérise le traitement des dossiers sociaux relatifs aux logements, à charge de la CNRPS. Une situation qui laisse percevoir de nombreuses manifestations de corruption administrative, de sorte que le comité de soutien à la protestation de Halima Jouini, constituée en signe de solidarité et de défense au droit à un logement décent exprime : – Sa solidarité inconditionnelle à Halima Jouini pour la garantie de son droit à un logement décent qui préserve sa dignité ; – son attachement à la révision de la manière dont sont distribués les logements relevant de la CNRPS, sur la base de critères d’égalité entre tous les citoyens et toutes les citoyennes, de transparence, loin de tout favoritisme ou clientélisme ou toute autre considération partisane ; Le comité de soutien relève, en outre : – le désengagement de l’État de sa mission, dans la protection des droits économiques et sociaux et l’appelle à jouer un rôle stratégique et efficient dans la protection des droits des individus et des groupes ; – Certains critères mis par l’administration sur la base desquels sont accordés ces logements, sont fondés sur la discrimination entre les agents de la Fonction publique. Tel que le quota de 25% exclusivement destiné aux agents de la CNRPS. Une procédure contraire à l’esprit et à l’essence même de la Constitution de 2014 qui stipule clairement le principe de l’égalité entre tous les citoyens et les citoyennes outre le principe de l’égalité des chances dans les différentes sphères de la vie ; Le Comité appelle : – À L’ouverture du dossier des logements sociaux, au sein du Ministère des affaires sociales et de procéder à un audit ; – À accorder un droit de regard aux structures de la société civile en procédant à élargissement de la commission de suivi des dossiers de location, aux associations actives dans le champ des droits humains et des droits des femmes ; Le comité rappelle, qu’à travers ce mouvement, il s’agit de défendre les droits économiques et sociaux, l’état civil et démocratique et la lutte contre la culture d’allégeance et et de népotisme. La lutte continue en faveur de toutes les causes justes. Le comité de soutien et de défense pour le droit à un logement décent et non dégradant, pour la défense et le soutien de la citoyenne Halima Jouini